La Ville de Québec s’apprête à lancer une vague d’embauche de policiers jamais vue depuis les fusions municipales des années 2000. Au total, une centaine de postes permanents doivent venir grossir les rangs du Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) d’ici 2026.
Le maire Bruno Marchand en a fait l’annonce mardi matin à l’hôtel de ville. A un an des élections, la sécurité publique devrait devenir l’une des principales priorités de son administration en vue des prochaines élections municipales.
À partir de 2025, le SPVQ créera 51 nouveaux postes. Un nombre équivalent de policiers s’ajoutera en 2026. Au total, 101 nouvelles recrues viendront bonifier les effectifs du Service de police de Québec sur deux ans.
L’ajout de 72 nouvelles ressources a également été confirmé sur 2 ans au Service de protection incendie (SPCIQ).
Les nouveaux pompiers et policiers qui entreront en fonction d’ici 2026 représentent un investissement de 10 millions de dollars. L’achat d’équipements et de véhicules totalisant 5 millions de dollars est également prévu.
La réalité a changé et notre travail consiste à répondre à cette nouvelle réalité et à ne pas attendre la catastrophe.
Le directeur du SPVQ, Denis Turcotte, accompagnait le maire Marchand pour cette annonce. Il estime que les renforts seront les bienvenus, dans un contexte où le visage de la criminalité a considérablement changé
.
Même si Québec demeure une ville où il fait bon vivre, nous observons tout de même l’émergence d’une nouvelle forme de criminalité qui se manifeste et qui est plus présente sur notre territoire.
ajoute-t-il, précisant que l’ajout de personnel permettra au SPVQ être plus efficace dans la collecte de renseignements et la prévention.
Un policier québécois lors de la visite du pape François, à l’été 2022.
Photo : Radio-Canada / Erik Chouinard
En point de presse, le maire a précisé que l’ajout de ces nouveaux postes se fera en complément des remplacements des départs à la retraite.
Il s’agit de la plus grande opération de recrutement du SPVQ depuis la création de la nouvelle Ville de Québec et les scissions de Saint-Augustin-de-Desmaures et de L’Ancienne-Lorette, en 2005.
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Si les effectifs du Service de police de Québec ont semblé bondir en 2019, cette fluctuation s’explique par la décision de la direction d’accorder un statut permanent à tous ses policiers temporaires.
L’effet Labeaume
Depuis l’obtention de son premier mandat majoritaire, en 2009, le maire Labeaume a travaillé à réduire et plafonner les forces policières au Québec.
Au terme de ses dix premières années au pouvoir, le nombre de policiers permanents est passé de 745 en 2007 à 735 en 2017.
Toutefois, au cours de cette période, le Québec a régulièrement fait les manchettes en raison de son faible taux de criminalité.
En 2010, Statistique Canada révélait par exemple que les jeunes mineurs vivant dans la capitale étaient moins souvent victimes de violence que dans n’importe quelle autre grande ville canadienne.
En 2016, selon le même organisme fédéral, le Québec revendiquait l’indice de gravité de la criminalité le plus bas parmi les régions métropolitaines du pays.
L’attaque de la mosquée
La fusillade perpétrée au Centre culturel islamique de Québec à l’hiver 2017 a mené à une remise en cause de la sécurité publique.
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Des policiers sur les lieux de l’attaque à Ste-Foy, le 29 janvier 2017.
Photo : La Presse Canadienne / Francis Vachon
À la suite de cette attaque, le SPVQ a choisi d’accorder un statut permanent à tous ses policiers temporaires, ce qui a augmenté ses effectifs réguliers.
De même, l’attaque au sabre qui a coûté la vie à deux personnes dans le Vieux-Québec lors de la soirée d’Halloween 2020 a été suivie d’une série d’embauches au SPVQ l’année suivante.
Une couverture policière adéquate ?
Depuis son élection à l’automne 2021, Bruno Marchand a vu se dérouler la criminalité sur le territoire du Québec désorganisé
selon certains observateurs de la scène policière.
Plusieurs groupes criminels contestent le contrôle des Hells Angels sur le trafic de drogue dans la région.
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Un homme a été victime d’une tentative de meurtre dans le secteur Loretteville en septembre dernier.
Photo: Radio-Canada / Steve Jolicoeur
Devant la hausse des crimes violents, un ancien haut gradé de la Sûreté du Québec s’interroge sur la capacité du SPVQ contrer les activités des organisations criminelles opérant sur une base interrégionale.
Le sous-investissement de la Ville et l’insuffisance de la couverture policière ont été particulièrement pointés du doigt.
Avec ses nouveaux engagements, le maire Marchand pourrait terminer son premier mandat en 2025 en ajoutant un total de 115 policiers à l’effectif du SPVQ sur quatre ans.
Du personnel supplémentaire au SPCIQ également
Le Service de protection incendie (SPCIQ) verra également ses effectifs augmenter grâce à 35 nouvelles embauches en 2025, puis 37 en 2026.
Le directeur de SPCIQ, Christian Paradis explique que ces pompiers supplémentaires permettront de répondre à l’augmentation de la population sur le territoire et à l’évolution des normes provinciales.
C’est la population qui bénéficiera de ce service accru. Nous ne rattrapons pas notre retard, au contraire, nous planifions
il croit.
Avec la collaboration de Flavie Sauvageau