L’économie marocaine, malgré sa résilience face aux chocs extérieurs, a connu un ralentissement important en raison de divers facteurs cycliques et structurels. La croissance économique est passée de près de 5 % entre 2000 et 2009 à environ 3 % entre 2010 et 2023, accentuée par les impacts de la pandémie de Covid-19 et les pressions inflationnistes dans un contexte géostratégique instable. Pour relancer l’économie, il est essentiel de mettre en place des politiques favorisant une répartition plus efficace des ressources entre les différents secteurs et entreprises, même si des obstacles tels qu’un accès limité au marché et au financement entravent ce processus.
Cette étude, fruit d’une collaboration avec la Commission économique pour l’Afrique (UNECA), vise à déterminer l’impact des distorsions sur la productivité des entreprises du secteur manufacturier marocain et à évaluer les gains potentiels d’une meilleure allocation des ressources. Les résultats montrent qu’une mauvaise allocation des ressources entrave la croissance des entreprises à haute productivité. L’élimination de ces distorsions pourrait tripler la taille de 51,1 % des entreprises et augmenter la production du secteur manufacturier de près de 97 %.
L’étude montre également que les distorsions liées au climat des affaires impactent particulièrement les entreprises en dessous de leur taille optimale. Ces contraintes limitent leur capacité à croître et à atteindre une productivité optimale. Une proportion importante des entreprises les plus productives confrontées à des contraintes de développement citent les restrictions foncières, la corruption et la réglementation du travail, le favoritisme et la corruption comme obstacles majeurs. La suppression de ces distorsions permettrait à une grande partie des entreprises de croître de manière significative, augmentant ainsi la productivité et l’efficacité du secteur manufacturier marocain dans son ensemble.
