Les investissements directs étrangers (IDE) ont chuté de 2% en 2023 pour la deuxième année consécutive sous le triple effet d’un ralentissement économique couplé à une augmentation des tensions commerciales et géopolitiques, a révélé jeudi l’ONU pour le commerce et le développement (CNUCED).
Cette légère baisse des IDE, pour atteindre 1.300 milliards de dollars dans le monde, cache en fait une baisse plus marquée de 10% si l’on exclut quelques situations exceptionnelles dans les pays européens, souligne le rapport annuel de l’agence onusienne.
Même si les perspectives en matière d’IDE « restent difficiles en 2024 », le rapport indique qu’« une croissance modeste pour l’ensemble de l’année semble possible ».
Les experts de la CNUCED citent l’assouplissement des conditions financières et les efforts concertés pour faciliter l’investissement comme « un élément important des politiques nationales et des accords internationaux ».
Les flux d’IDE vers les pays en développement ont chuté de 7 % à 867 milliards de dollars l’année dernière.
Les pays en développement d’Asie ont enregistré une baisse de 8 %, mais cela masque une forte hausse (+ 44 % en valeur) des nouveaux projets.
Les IDE ont chuté de 3 % en Afrique, à 53 milliards de dollars, tirés par l’Égypte et l’Afrique du Sud. La CNUCED note que « le continent a attiré une part croissante de nouveaux mégaprojets mondiaux, dont six sont évalués à plus de 5 milliards de dollars ».
En tête de liste se trouve un projet d’hydrogène vert en Mauritanie, un pays moins développé du nord-ouest de l’Afrique. « Ce projet devrait générer 34 milliards de dollars d’investissements, un montant plusieurs fois supérieur au PIB du pays », note le rapport.
En Amérique latine et dans les Caraïbes, les IDE ont diminué de 1 %.
Pour les pays développés, l’ONU Commerce et Développement note l’impact de la mise en œuvre d’un taux d’imposition mondial sur les bénéfices des sociétés multinationales.
« Les flux vers les pays développés ont été fortement affectés par les transactions financières des sociétés multinationales, motivées en partie » par la mise en place de cette taxe.
Les flux vers la plupart des régions d’Europe et d’Amérique du Nord ont diminué respectivement de 14 % et 5 %.
