les 125 salariés d’Easyjet toujours dans l’incertitude après deux mois de négociations

les 125 salariés d’Easyjet toujours dans l’incertitude après deux mois de négociations
les 125 salariés d’Easyjet toujours dans l’incertitude après deux mois de négociations

EasyJet prévoit de fermer sa base de l’aéroport de Toulouse-Blagnac fin mars 2025. Le projet fait l’objet de concertations entre la direction française de la compagnie aérienne et les syndicats depuis près de deux mois. Et l’incertitude demeure pour les 125 salariés concernés.

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Les résultats financiers de l’entreprise devraient être connus fin novembre. Et on parle déjà de bénéfices records. Mais EasyJet ne devrait pas revenir sur sa décision de fermer sa base de Toulouse fin mars 2025. Pour le Syndicat des aviateurs de l’aviation civile qui participe à la négociation d’un accord collectif sur le contenu du plan social et les mesures d’accompagnement des 125 salariés , “EasyJet doit vraiment être à la hauteur des bénéfices réalisés cette année.

Depuis l’annonce de ce projet de fermeture le 10 septembre, direction et partenaires sociaux ont tenu une série de réunions. “Le dialogue est assez ouvert», commente l’un des deux représentants toulousains de l’Unac. Mais à un mois de la fin des discussions, les contre-propositions aux revendications syndicales sont toujours attendues.

Deux possibilités pour les 125 salariés d’EasyJet à Toulouse : accepter une affectation dans une autre base de l’entreprise en France ou quitter la compagnie aérienne. “Sans connaître les mesures de soutien, il est un peu difficile pour certains de se positionner.» Prime à la mobilité, aide au déménagement, paiement d’un deuxième loyer, voyage aller-retour pris en charge par l’entreprise pour rentrer chez eux pour ceux qui ne pourront pas quitter définitivement Toulouse… Voilà le type de mesures attendues pour les salariés qui choisissent la mobilité.

La direction est arrivée avec une prime de mobilité ridicule, ne représentant même pas un mois de salaire pour le personnel de cabine.

Union des aviateurs de l’aviation civile

Concernant les mesures pour les salariés qui décident de quitter EasyJet, «à ce stade, nous n’avons fait aucun progrès», nous dit-on. Pour l’instant, seule la durée des accompagnements extérieurs auprès des organismes de formation a été évoquée.

Pour les 125 salariés d’EasyJet à Toulouse, la fermeture annoncée de la base ouvre une longue période de turbulences. “L’ambiance est délétère. Tristesse. Les salariés ont de sérieuses difficultés à venir travailler avec enthousiasme», confie un représentant du personnel. Certains sont en arrêt maladie.

A lire aussi : “Pour ceux qui ne peuvent pas se déplacer, c’est la fin de leur emploi” : 125 salariés menacés par la fermeture d’une base de la compagnie low-cost EasyJet

Il y en a beaucoup qui ont vraiment du mal à s’en sortir, parce qu’ils sont inquiets et qu’ils attendent les résultats de ces négociations qui durent depuis deux mois.« La prochaine réunion est prévue le 22 novembre et la concertation devrait s’achever le 16 décembre. L’entreprise peut-elle faire avancer son plan social ? Oui, mais ce ne serait pas vraiment dans son intérêt.

Ce sont des entreprises qui ont bénéficié d’aides de l’État pendant le Covid. Et même s’ils ont respecté l’engagement de ne pas licencier pendant cette période, ils le font aujourd’huimoi, croit l’élu de l’Unac. Il y a des choses qui leur font prendre des risques en présentant le projet de fermeture tel qu’il est aujourd’hui.

Plusieurs raisons seraient avancées pour justifier la fermeture de la base EasyJet de Toulouse. Un manque de passagers au départ d’Occitanie le week-end par exemple. Et un manque d’avions pour développer et consolider les bases de la compagnie en France. En 2019, quatre avions étaient basés à Toulouse et la compagnie en avait prévu un cinquième, mais la commande a été annulée. Résultat : aujourd’hui, la base ne compte plus que deux avions. Cela limite le chiffre d’affaires et augmente les coûts fixes. “Nous disposions d’effectifs pour trois avions, même si nous n’en avons que deux.« Un argument tout fait pour justifier la nécessité de fermer, selon l’Unac.

Economiquement, la base d’EasyJet à Toulouse n’est pas la plus performante du réseau de la compagnie low-cost en France. Et le Syndicat des aviateurs de l’aviation civile souligne le cynisme de la situation : des salariés toulousains ont récemment été félicités pour leur professionnalisme en apprenant que leur base avait été élue la meilleure du réseau en 2024 en termes de satisfaction client.

 
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