La crise du logement persiste malgré le boom immobilier

La crise du logement persiste malgré le boom immobilier
La crise du logement persiste malgré le boom immobilier

Alors que les appels à un assouplissement de la réglementation pour faciliter la construction de logements se multiplient, une nouvelle étude montre que les besoins en matière de logement ne seront pas nécessairement mieux satisfaits si les promoteurs bénéficient de réglementations moins restrictives.

L’étude de l’Institut de recherche et d’information socio-économiques (IRIS), publiée lundi, fait état d’investissements record dans le secteur de la construction, qui pourraient en théorie contribuer à atténuer la crise du logement.

«Malgré l’existence de mécanismes publics de régulation du développement résidentiel, il y a rarement eu autant d’argent en circulation sur le marché immobilier que depuis une vingtaine d’années», souligne Louis Gaudreau, chercheur associé à l’IRIS et co-auteur de l’étude.

Cette hausse des investissements a eu des répercussions sur la construction de nouveaux logements, dont le nombre a suivi et même dépassé la croissance du nombre de ménages dans quatre grandes villes du Québec.

« À Montréal, par exemple, 434 293 logements ont été construits entre 2001 et 2021, alors que la métropole comptait 418 340 nouveaux ménages durant cette période », observe Catherine Héon Cliche, chercheuse associée à l’IRIS et co-auteure de l’étude.

Alors que le loyer moyen dans six grandes villes québécoises a augmenté de 67 % à 114 %, les entreprises œuvrant dans le domaine de l’immobilier résidentiel ont connu une forte croissance, voire des niveaux relativement stables.

Malgré le boom immobilier, la pénurie de logements persiste en raison de choix d’investissement qui ont privilégié l’immobilier lucratif au détriment des logements locatifs plus accessibles.

Dans certaines villes, entre 54 et 69 % des nouveaux logements construits entre 2000 et 2023 étaient des copropriétés ou des maisons unifamiliales, selon l’étude de l’Institut de gauche, qui estime qu’une libéralisation accrue du secteur ne fera qu’aggraver la crise.

« Le gouvernement de François Legault a adopté plusieurs changements législatifs visant à libéraliser davantage le secteur de la construction résidentielle au cours des dernières années », a souligné M. Gaudreau.

“Notre étude montre que c’est exactement le contraire qui aurait dû être fait puisqu’un meilleur encadrement du secteur et des investissements publics dans le logement social auraient permis de mieux répondre aux besoins des locataires”, a-t-il ajouté.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Quelles entreprises françaises sont les plus à l’abri en Bourse du risque politique actuel ? – .
NEXT Des experts de l’immobilier répondent à vos questions, mardi 18 juin à Alençon