Meta sanctionnée par Bruxelles. La Commission européenne a annoncé jeudi avoir infligé une amende de 798 millions d’euros à la multinationale américaine pour violation des règles de concurrence en reliant son service de publicité en ligne, Facebook Marketplace, à son réseau social Facebook. Bruxelles estime que le géant américain a ainsi imposé des « conditions commerciales injustes » aux autres fournisseurs de services de publicité en ligne.
Meta a immédiatement réagi en annonçant que le groupe ferait appel de cette décision qui « ignore les réalités du marché européen ». L’amende annoncée jeudi est la septième plus importante jamais infligée par l’UE pour pratiques anticoncurrentielles (hors cartels), dans un classement dominé par Google, Apple et Intel.
Le géant des médias sociaux (qui possède également WhatsApp et Instagram) « a cherché à donner à son service Facebook Marketplace des avantages que les autres fournisseurs de services de publicité en ligne ne pouvaient égaler », a expliqué le commissaire européen chargé de la vie privée. Concours, Margrethe Vestager, dans un communiqué. « Cette pratique est illégale. Meta doit maintenant mettre un terme à ce comportement », a-t-elle exigé.
L’exécutif européen, organisme de surveillance de la concurrence dans l’UE, a ouvert une enquête formelle à ce sujet en juin 2021. Il a communiqué ses griefs en décembre 2022, donnant à Meta l’occasion de se défendre. La Commission affirme que Facebook a abusé de sa position dominante. “Tous les utilisateurs de Facebook ont automatiquement accès à Facebook Marketplace et y sont régulièrement exposés, qu’ils le veuillent ou non”, a-t-elle expliqué. Elle a estimé que « les concurrents de Facebook Marketplace risquaient d’être évincés » car ils ne pouvaient égaler cet « avantage substantiel ».
Bruxelles note également que Meta a imposé « unilatéralement » des « conditions commerciales déloyales » à d’autres fournisseurs qui font de la publicité sur les plateformes de Meta, « notamment sur ses réseaux sociaux très populaires Facebook et Instagram ». “Cela permet à Meta d’utiliser les données générées par d’autres annonceurs au seul bénéfice de Facebook Marketplace”, estime la Commission.
“Cette décision ignore les réalités du marché européen florissant des services de petites annonces en ligne et protège les grandes entreprises établies de l’arrivée d’un nouveau concurrent”, affirme au contraire Meta dans un communiqué. “Les utilisateurs de Facebook peuvent choisir d’utiliser ou non Marketplace et beaucoup ne le font pas”, assure le groupe californien, qui souligne également “ne pas utiliser les données des annonceurs” pour les concurrencer.
“Nous ferons appel”, a déclaré Meta, affirmant que la Commission européenne n’avait “trouvé aucune preuve de préjudice causé aux concurrents”.