Syndicats et organisations patronales ont approuvé, jeudi 14 novembre au soir, deux accords importants : l’un pour renouveler l’accord sur l’assurance chômage de 2025 à 2028. L’autre pour le maintien de l’emploi des seniors. Voici ce que nous pouvons en retenir.
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1. Inconvénients en termes de droits
Les « limites d’âge », à partir desquelles l’indemnisation du chômage est plus longue, devraient être décalées à 2025. C’est l’un des points des accords chômage et assurance personnes âgées, conclus entre employeurs et syndicats. La durée d’indemnisation passerait à 22,5 mois pour les allocataires âgés de 55-56 ans (et non plus pour ceux âgés de 53-54 ans) ; 27 mois pour les 57 ans et plus (et non plus 55 ans).
Par ailleurs, tous les allocataires verraient leur allocation versée sur trente jours, même si le mois est le 31. Et les droits à l’assurance chômage des frontaliers seraient renforcés : “Les Français qui travaillent en Suisse voient leur allocation chômage calculée en France sur un revenu plus élevé, observe Eric Chevée de la CPME. Nous proposons un système pour corriger cela, sans rompre l’égalité. »
2. Les droits augmentent
La principale avancée concerne la retraite progressive. Il permet aux salariés, qui totalisent au moins 150 trimestres, de percevoir une partie de leur pension tout en travaillant à temps partiel. L’accès à ce système, progressivement reporté par la réforme des retraites, serait à nouveau possible à 60 ans. Mais l’employeur aura toujours le droit de s’opposer à la demande de travail à temps partiel : les syndicats n’ont pas eu gain de cause sur ce point. Par ailleurs, l’entretien professionnel de mi-carrière serait renforcé. Et la durée d’activité nécessaire (sur les vingt-quatre derniers mois) pour avoir droit à l’allocation chômage serait réduite de six à cinq mois pour les saisonniers et les nouveaux allocataires. “Les partenaires sociaux reprennent la main sur l’assurance chômage”, se réjouit Olivier Guivarch, de la CFDT, favorable à ces accords.
3. Une note moins salée
Le gouvernement voulait « 400 millions d’économies » être atteint en 2025. “Nous nous rapprochons” dit Olivier Guivarch. “Nous obtenons 200 millions avec la mesure sur les frontaliers et 150 millions avec le décalage de quatre mois de la réduction prévue de 0,05 point d’une cotisation patronale, confirme Eric Chevée. Et à terme, l’accord générera 1,7 milliard d’économies par an. » De quoi apaiser le gouvernement. “C’est un premier succès” salue Astrid Panosyan-Bouvet, la ministre du Travail. De son côté, la CGT, qui n’a pas l’intention de signer, dénonce “un avion souffle”.