La 5G, un danger pour la santé ? Stéphanie affirme souffrir de « maux de tête, vertiges et acouphènes » à cause d’une installation à proximité

La 5G, un danger pour la santé ? Stéphanie affirme souffrir de « maux de tête, vertiges et acouphènes » à cause d’une installation à proximité
La 5G, un danger pour la santé ? Stéphanie affirme souffrir de « maux de tête, vertiges et acouphènes » à cause d’une installation à proximité

Une connexion internet ultra rapide même au milieu des champs : tel est l’objectif du déploiement de la 5G. Il s’agit de la cinquième génération de réseaux mobiles. Cette technologie de pointe est une évolution de la 4G qui permet, avec un renouvellement des antennes des opérateurs et des équipements des utilisateurs, par exemple les smartphones, d’obtenir un meilleur accès à internet.

Quels avantages présente cette transition vers la 5G ? Cette infrastructure offre des vitesses de transfert de données plus rapides (jusqu’à dix fois plus rapides que la 4G) ainsi qu’une fiabilité, une capacité et une latence améliorées. Concrètement, cela permet par exemple de télécharger un film ou des photos bien plus rapidement.

Débit plus élevé, délai plus faible, densité plus élevée

« Nous aurons un débit plus élevé, un délai plus faible, une densité plus élevée. Nous pourrons donc prendre en charge un plus grand nombre d’utilisateurs avec un nombre fixe d’antennes. En termes de densité du réseau, c’est plus intéressant. Nous pourrons prendre en charge davantage de dialogues, utiliser parfois la visioconférence avec votre téléphone. explique Olivier Bonaventure, professeur à l’école polytechnique de l’UCLouvain.

« La latence est bien plus faible. Cela permet d’avoir des télécommunications plus interactives, de contrôler les équipements industriels à distance. Il y en a qui ont piloté des drones à distance via la 5G par exemple. Ce qui n’aurait pas été possible. cela n’a pas été possible avec la 3G, ce qui est difficile avec la 4G », ajoute le professeur.

En février dernier, le ministre des Télécommunications énumérait également les nombreux avantages de la 5G. “C’est plus fiable, plus efficace, plus sûr, de nombreux appareils peuvent fonctionner simultanément et à une vitesse plus élevée. De plus, la 5G stimule une économie durable »assure Petra De Sutter.

Notre pays souhaite également rattraper son retard en matière de déploiement. Selon le ministre, en moyenne, 81 % des Européens peuvent surfer sur leur mobile via la 5G. Et selon les opérateurs, ce chiffre s’élève à 60% en Belgique.

Aujourd’hui, la 5G continue de se déployer progressivement dans notre royaume. En 2023, cette technologie était principalement disponible en Flandre. « Le déploiement est beaucoup plus avancé en Flandre qu’en Wallonie car les Flamands se sont lancés bien plus tôt alors que la Wallonie a beaucoup tergiversé. Il faut maintenant que les opérateurs déploient les antennes”, indique Olivier Bonaventure. Selon l’Institut belge des services postaux et des télécommunications (IBPT), grâce au déploiement en zone urbaine, près de 90 % des foyers belges disposent actuellement de la 5G hors de chez eux.

Ce sont les acouphènes, les maux de tête et les vertiges dont nous souffrons.

À mesure que la couverture médiatique s’étend, des voix continuent de s’élever pour dénoncer leimpact de cette technologie sur la santé. C’est le cas de Stéphanie. Cette Wallonne nous a contacté via le bouton orange Alertez-nous pour épingler « dangers » de ce réseau mobile. Sa maison est située juste en face des antennes 5G. “Depuis son installation, juste devant chez moi, nous souffrons d’acouphènes, de maux de tête et de vertiges. J’ai des témoins qui viennent ici et entendent ce son aigu continu dans leurs oreilles. assure Stéphanie.

Jacques Vanderstraeten, spécialiste des rayonnements non ionisants à l’école de santé publique de l’ULB, n’est pas surpris par ce témoignage. “Dans ce contexte, cela fait partie de la liste assez longue de symptômes rapportés de part et d’autre par les personnes qui se plaignent d’une telle sensibilité. Or, la relation de cause à effet entre la 5G et les symptômes est établie par la personne et ce n’est donc pas comme un diagnostic qui peut être établi par des examens.souligne ce médecin généraliste.

Quels sont les résultats des études ?

Suite à ce type de plaintes, diverses études ont été réalisées pour tenter d’établir si un tel lien tient et si certaines personnes sont plus sensibles aux rayonnements de la 5G, des smartphones ou des ondes des télécommunications. “Cela a été fait en testant des études de provocation des symptômes. Ainsi, les personnes sont placées dans une pièce où se trouvent des sources de rayonnement électromagnétique, allumées ou éteintes. Et nous entendons ce que les gens disent, de quoi ils se plaignent. » explique le spécialiste.

Et quels sont les résultats ? La majorité des études scientifiques estiment que la 5G ne représente pas de danger. Ils indiquent qu’il est peu probable que la 5G entraîne des risques importants pour la santé et qu’elle ne soit pas significativement plus dangereuse que les technologies sans fil précédentes.

“De toutes les études, et il y en a eu un bon nombre, nous n’avons pas pu établir un tel lien, il reste donc, jusqu’à preuve du contraire, la perception d’une intolérance que les gens se connectent à une antenne à proximité”souligne Jacques Vanderstraeten.

Aujourd’hui, les données disponibles ne permettent donc pas de conclure que la 5G présente un risque accru pour la santé publique. Si l’Organisation mondiale de la santé (OMS) classe les rayonnements électromagnétiques parmi les cancérigènes possibles, ils se situent à un niveau inférieur à la consommation de viande rouge et au travail de nuit. Et, tant que les limites d’exposition aux vagues sont respectées, aucun danger possible n’est démontré. A ce sujet, sachez que des contrôles réguliers des normes à respecter sont effectués par les organismes compétents.

On ne peut pas dire que la fréquence sur laquelle on transmet en 5G est plus nocive

De plus, le réseau 5G transmettra dans un premier temps dans la même gamme de fréquences que les réseaux 2G, 3G, 4G et wifi existants. Et les effets de ces fréquences ont déjà été étudiés. La gamme des hautes fréquences, utilisant les ondes millimétriques, n’est pas encore utilisée. “Avec la 5G, la différence se marquera essentiellement lorsqu’on arrivera à une évolution qui conduirait à des antennes plus petites, plus locales, avec ce qu’on appelle la Smart City, où tout est connecté, etc. Mais, à l’heure actuelle, il nous reste encore des ondes de fréquence assez proches des réseaux sans fil précédents. Et toutes ces radiations sont assez similaires en termes d’interaction avec le corps », dit le docteur. “On ne peut pas dire que la fréquence sur laquelle nous transmettons en 5G est plus nocive que celle utilisée pour la 4G.»confirme Olivier Bonaventure, professeur à l’école polytechnique de l’UCLouvain.

Ce spécialiste rappelle également l’intérêt de la majorité des utilisateurs pour ce type de réseau mobile hyperactif. “C’est ce qu’ils recherchent. Ils regardent des vidéos sur leur smartphone, ils essaient d’avoir plus d’interactivité. La population réclame l’accès aux réseaux mobiles.»souligne le professeur.

Nous n’avons aucune raison d’être comme les Gaulois qui refusent l’évolution technologique

Et selon lui, la 5G est la solution pour répondre à des demandes de plus en plus sophistiquées. “Dire que la Wallonie se limiterait à la 4G ou à la 3G et ne voudrait pas aller plus loin, cela veut dire que nous n’aurions plus accès à aucun des équipements qui sont produits dans le monde en 4G ou 5G. Nous n’avons donc aucune raison d’agir comme les Gaulois qui refusent le développement technologique. », estime Olivier Bonaventure. “Ou bien nous aimons les Amish aux États-Unis qui vivent toujours avec des chevaux et des charrettes. Je ne pense pas que ce soit le choix de société que nous souhaitons avoir en Belgique et en Wallonie en ce moment.» conclut-il.

Malgré tout, Stéphanie envisage de déménager. Pour elle, une connexion wifi à la maison suffit. Et elle pense toujours que ses maux de tête et ses acouphènes sont liés à l’installation 5G près de chez elle. Fin 2022, le ministre-président wallon Elio Di Rupo assurait en tout cas de prendre en compte «tout le monde, y compris les personnes dites électrosensibles » concernant le déploiement de la 5G. « Il y aura une surveillance permanente des pylônes et des effets de cette 5G tant sur l’environnement que sur les personnes »Le socialiste a ensuite commenté sur les ondes de bel RTL.

 
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