En cas de doute, abstenez-vous ! | Agefi.com

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L’actualité économique est particulièrement riche, mais son impact sur les marchés financiers est limité. Sans surprise, la Banque centrale européenne (BCE) a réduit ses trois taux directeurs de 0,25 point de pourcentage. Ce geste, qui avait été annoncé sans la moindre ambiguïté, se justifie par la baisse de l’inflation de plus de 2,5 points de pourcentage depuis septembre 2023, date de la dernière hausse des taux. La BCE estime que les perspectives d’inflation se sont considérablement améliorées, mais note des tensions persistantes affectant les prix « intérieurs » et la forte croissance des salaires.

La révision à la hausse des prévisions d’inflation pour 2024 et 2025, les termes du communiqué et la conférence de presse de la présidente de l’institut Christine Lagarde mettent clairement en évidence la volonté de la BCE de maintenir un cap restrictif, à même de ramener l’inflation vers l’objectif de 2% . En bref, la banque centrale n’a pas initié un cycle d’assouplissement rapide et généralisé, mais les investisseurs peuvent raisonnablement s’attendre à une nouvelle baisse des taux d’intérêt en septembre, à condition que les données publiées au cours de l’été n’invalident pas le scénario de désinflation.

Sur le marché des capitaux en euros, les obligations d’État affichent des rendements à peu près stables après une semaine mouvementée. Les fluctuations du rendement du Bund allemand à 10 ans entre 2,50 % et 2,65 % sont largement imputables aux variations concomitantes du rendement du T-Note américain entre 4,3 % et 4,45 %. La prime de risque sur les emprunts du Trésor français a légèrement augmenté suite à l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par le président Macron, fortement sanctionnée par les électeurs.

Outre-Atlantique, il n’y a pas le moindre doute sur l’issue de la réunion du comité de politique monétaire (FOMC) de la Réserve fédérale (Fed), mais le marché des capitaux en dollars est fébrile. Le statu quo étant assuré, l’incertitude réside dans le ton du communiqué, l’actualisation des projections et le rapport de force mis en évidence par le graphique « dot plot » révélant les évaluations du taux des Fed funds par tous les membres du comité à la fin 2024 et à plus long terme. A cet égard, les trois baisses de taux prévues d’ici la fin de l’année seront probablement revues à la baisse. Deux baisses de 0,25 point sont réalistes, mais le FOMC pourrait se montrer plus restrictif. Il sera également intéressant de faire le point sur le camp des partisans d’un statu quo maintenu jusqu’à la fin de l’année.

Comme la BCE, la Fed devrait une fois de plus souligner que sa politique dépend des données. Dans cette logique, les indicateurs publiés la semaine dernière alimentent la confusion. Après avoir salué la baisse de l’indice ISM manufacturier, Wall Street a ignoré le rebond de l’indice des services (53,8 en mai après 49,4 en avril). Tout aussi ambigu, le rapport sur l’emploi publié vendredi montre un fort rebond des créations d’emplois (272 000 en mai, après 165 000 en avril), mais une hausse du taux de chômage de 3,9% à 4,0%.

Issus de deux enquêtes distinctes (l’une auprès des établissements, l’autre auprès des ménages), ces chiffres n’ont pas les mêmes implications pour la politique monétaire, mais les investisseurs n’ont pas pris en compte la hausse du taux de chômage et la diminution des postes vacants. En cas de doute, la Fed devrait attendre que les choses soient un peu plus claires pour signaler ses intentions, mais l’évolution hésitante du marché du travail n’est pas incompatible avec une baisse des taux en septembre.

 
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