l’Autorité de la concurrence exige plus de transparence des prix

l’Autorité de la concurrence exige plus de transparence des prix
l’Autorité de la concurrence exige plus de transparence des prix

L’autorité de la concurrence vient de rendre un avis sur le secteur encore naissant des opérateurs de recharge électrique. Il pointe du doigt un système de tarification « opaque ».

L’Autorité de la concurrence exige davantage de transparence sur les prix des bornes de recharge pour véhicules électriques, ce qu’elle considère actuellement « particulièrement opaque »dans un avis sur le fonctionnement de ce secteur en plein développement et la multitude d’acteurs. « Le secteur des bornes de recharge est un domaine nouveau, analyse Benoît Coeuré, président de l’Autorité de la concurrence. Il est normal que l’Autorité de la concurrence s’intéresse à identifier d’éventuels problèmes de concurrence avant qu’il ne soit trop tard et que le marché ne soit structuré par de mauvaises pratiques.. En conséquence, l’autorité a pris des mesures en février 2023 afin d’examiner la « exploitation compétitive des infrastructures de recharge pour véhicules électriques (IRVE) ».

Selon lui, l’Observatoire français de la concurrence relève notamment « un déficit d’information du consommateur » concernant le prix de la recharge, à la fois avant la recharge pour comparer les prix mais aussi « connaître le prix réellement payé ». « Il existe une multitude de tarifs possibles, ce qui rend difficile l’identification du tarif le plus attractif pour l’utilisateur » estime Thibaud Vergé, vice-président de l’Autorité. Il est ainsi possible aux opérateurs de facturer à la quantité d’énergie (par KWh), à la minute et de mettre en place des surcoûts liés au début ou à la fin de la séance. Le mode de facturation peut également être variable sur un même terminal : l’utilisateur peut ainsi payer à l’acte, c’est-à-dire directement sur le terminal, ou via une carte souscrite auprès d’un opérateur de mobilité. Une étude de l’association UFC-Que Choisir a récemment attiré l’attention sur des prix très variables entre deux utilisateurs d’un même terminal, selon les abonnements qu’ils ont souscrits ou non. Pour éviter que cette opacité ne freine l’adoption des véhicules électriques, l’organisme de surveillance de la concurrence recommande aux opérateurs « privilégier la tarification au KWh »c’est-à-dire la quantité d’électricité consommée, selon Thibaud Vergé.

C’est surtout sur les autoroutes que l’Autorité estime que les opérateurs de recharge peuvent faire preuve de plus de transparence. Ils sont en effet équipés de bornes ultra rapides où le temps passé est moins important : il s’agit d’aller vite. L’Autorité suggère également d’installer des totems affichant « le prix de la recharge par acte en amont de la gare et aux principales entrées d’autoroute », comme c’est déjà le cas pour les stations-service. Dernier point sur ce thème de transparence : les opérateurs doivent, à la fin de la séance de recharge, calculer le prix effectivement payé par l’utilisateur du véhicule électrique. C’est loin d’être systématiquement le cas aujourd’hui. Cette transparence n’est peut-être pas sans risque en termes de concurrence, car elle « peut accroître le risque de collusion sur le marché ». Néanmoins, « L’information des consommateurs prime aujourd’hui dans ce secteur émergent »elle considère.

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Au-delà de cette transparence sur les prix, l’Autorité formule une quarantaine de recommandations à destination des pouvoirs publics, des régulateurs et des acteurs du secteur. Cela concerne la manière dont les sociétés autoroutières sélectionnent les opérateurs qui installeront et exploiteront les bornes sur les territoires, mais aussi sur le même sujet de la part des collectivités territoriales pour le réseau routier non concédé. Les différents opérateurs de recharge ou de mobilité (ceux qui proposent des cartes utilisables dans différents réseaux de recharge) ne doivent pas non plus pouvoir bénéficier d’avantages concurrentiels indus, notamment lorsqu’ils sont des opérateurs intégrés (énergéticiens, constructeurs automobiles, etc.). .).

Au final, l’Autorité considère que le modèle économique des opérateurs n’est pas encore stabilisé, notamment pour la recharge rapide et ultra-rapide, nécessitant des investissements importants. “Le secteur pourrait se consolider à moyen terme et l’Autorité restera attentive à ce que cette consolidation du secteur n’entrave pas la concurrence”, conclut Benoît Coeuré.

 
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