La nouvelle génération de SUV Kia ne mise pas sur la puissance de la plateforme 800V qui a fait le succès des EV6 et EV9. Pour proposer des SUV électriques plus abordables, le constructeur coréen a choisi de revenir à une architecture 400V. La Kia EV3 est la première incarnation de ce virage stratégique avant les Kia EV4 et EV5 qui devraient apparaître en 2025.
Notre test de la Kia EV3 en vidéo
Légèrement plus petit que le Niro, à peine plus grand qu’une Renault Mégane E-Tech, cet EV3 joue sur une ambiguïté. Avec ses 4,30 m de long, il reste cantonné au segment B, mais il est certainement l’un des plus grands de sa catégorie. Et pour cause, avec cet EV3, Kia ne vise rien d’autre que les familles. Ceux qui peuvent se contenter de leur espace de vie et ceux qui ne souhaitent pas dépasser les 40 000 euros pour l’achat de leur voiture électrique. C’est sur cet entre-deux que Kia a choisi de positionner son nouveau SUV. Mais pourquoi le constructeur a-t-il choisi de brouiller les pistes ? Pour mieux cacher les défauts de votre SUV ou pour conquérir les publics de tous bords ?
Le petit frère du Niro pourrait s’avérer être l’un des petits SUV électriques les plus intéressants du marché. La raison ? Ses nombreuses qualités, certes, mais surtout un prix vraiment attractif. Attention, on reste sur un modèle électrique, le ticket d’entrée est donc supérieur à 30 000 euros (34 990 euros précisément), mais si l’on regarde la concurrence et le marché, l’EV3 semble très bien positionnée. Un exemple : comparé au Niro électrique qu’il accompagne, l’EV3 est 10 000 euros moins cher… sans être beaucoup plus petit.
Nous avons pu prendre le volant de cette Kia EV3 sur les routes portugaises autour de Lisbonne. Un trajet d’environ 200 km suffit pour se faire un premier avis assez précis sur ce SUV opportuniste. Voici le test de la Kia EV3.
Design : ne l’appelez pas baby EV9 (mais un peu quand même)
Nous ne nous attarderons pas plus que nécessaire sur l’aspect esthétique de cet EV3. Et pour cause, nous l’avons fait longuement et en vidéo lors de l’officialisation de ce bébé EV9 de taille réduite. Pour avoir un aperçu complet de ce qui a été fait en termes de design, nous vous invitons à relire notre première découverte de la Kia EV3 :
S’il ne fallait retenir qu’une chose sur le plan esthétique, outre la ressemblance avec son grand frère, c’est le travail qui a été réalisé par les équipes Kia pour améliorer l’aérodynamisme du véhicule. Loin d’être une partie de plaisir sur un SUV en raison de sa taille et de ses formes inutiles, le travail effectué sur l’EV3 est remarquable. Avec un Cd de 0,26, le SUV Kia se démarque dans sa catégorie. Ce résultat est dû à son design global bien sûr, mais aussi à un avant légèrement plus large que l’arrière et des jantes pleines, a priori très efficaces. En témoigne les 600 km d’autonomie annoncés par le constructeur.
A bord du Kia EV3 : triple écran et grand confort
Soigné et bien fini, l’intérieur de l’EV3 se démarque par un autre aspect : son confort général. L’espace disponible aux places avant et arrière est assez conséquent et permet dans un premier temps de se sentir à l’aise. On ira même jusqu’à incliner presque complètement les sièges conducteur et passager (si personne n’est à l’arrière) pour profiter de l’écran de 12,3 pouces sur lequel la marque propose de nombreux contenus multimédia, Netflix ou YouTube pour la vidéo, Spotify. pour la musique… en attendant une future intégration de ChatGPT via une mise à jour. Pourquoi tant d’efforts ? Tout simplement pour compenser des temps de recharge qui ne sont pas vraiment le point fort de notre sujet du jour.
Le tableau de bord, hérité de l’EV9, ajoute une touche distinctive : un troisième écran de 5,3 pouces entre l’écran des instruments et l’écran central. Ce petit afficheur n’a qu’une seule utilité : fournir des informations sur la température à bord et la climatisation dans la cabine. En effet, celui-ci est peu visible côté conducteur, car il est souvent obstrué par le volant. Quant à ses capacités, elles sont également très limitées. Plutôt joli en apparence, il est donc bien inutile en réalité. Tout le contraire de la petite console centrale entre les deux sièges qui fait office de table d’appoint lorsque la voiture est à l’arrêt.
À quoi ressemble la Kia EV3 sur la route ?
L’EV3 est un SUV familial, et cela se voit dans sa façon de conduire. Rien d’inhabituel dans la mesure où la dernière Kia s’adresse aux petites familles ou aux jeunes couples, mais c’est un fait : c’est un véhicule davantage axé sur le confort que sur la performance. Ceci étant dit, nous aurions quand même apprécié une direction et une pédale de frein plus sensibles. Au freinage, Kia propose effectivement un mode « Sport » plus agressif, mais celui-ci n’était pas disponible sur notre modèle d’essai.
Comme c’est souvent le cas pour les véhicules électriques familiaux, les performances ne se mesurent pas seulement sur route, elles se mesurent également en termes de consommation. Le jeu consiste alors à prolonger au maximum l’autonomie de votre batterie et à adopter une conduite la plus efficace possible. Sous cet aspect, l’EV3 offre quelques avantages supplémentaires par rapport à nombre de ses concurrents. L’écoconduite devient alors un aspect incontournable et particulièrement agréable.
En plus des niveaux de récupération classiques, à régler avec les deux palettes au volant, Kia a innové sur un aspect essentiel : l’e-Pedal ou monopédale. Sur la plupart des modèles de voitures électriques, ce mode permet de se passer de la pédale de frein et de contrôler son véhicule uniquement avec la pédale d’accélérateur. En le relâchant, le véhicule freine et peut s’arrêter. Sur l’EV3, Kia offre encore plus d’options au conducteur. Celui-ci permet de choisir le comportement du mode mono-pédale et le niveau de freinage appliqué. C’est malin et très pratique, et c’est une aubaine pour l’autonomie.
Autonomie : le nouveau leader de la catégorie
Il ne faut donc pas s’étonner des performances remarquables de l’EV3 en termes d’autonomie. Sur la version haut de gamme de notre test, celle équipée de la grosse batterie de 81,4 kWh annoncée pour 564 km d’autonomie, nous avons obtenu une consommation tout simplement étonnante. Moins de 12 kWh/100 km en ville, moins de 20 kWh/100 km sur autoroute et un réjouissant 15,8 kWh/100 km sur notre parcours d’essai mêlant tous types de routes avec une majorité de réseau secondaire.
Et la recharge ?
Limité à une plateforme 400V, l’EV3 ne pouvait prétendre aux capacités extraordinaires de l’EV6 et de l’EV9 en termes de recharge rapide. Mais même en sachant cela, on ne peut qu’être légèrement déçu par sa puissance de recharge maximale, de seulement 120 kW. Cela reste en dessous de la moyenne par rapport à la concurrence et apparaît comme l’un des rares points faibles du modèle. Bien entendu, tout cela est théorique, un faible pic de puissance peut être largement compensé par une bonne courbe de recharge. Malheureusement, la durée limitée de notre test ne nous a pas permis d’effectuer plusieurs charges rapides, seul moyen de constater les réelles performances de l’EV3 en recharge DC. Chez Kia, on dit bien sûr que la courbe de recharge est très bonne et on veut les croire, surtout quand on regarde l’histoire de la recharge dans le groupe Hyundai/Kia. Mais seul un test en conditions réelles permettra de confirmer ces affirmations.
Dans tous les cas, sur notre modèle équipé de la batterie de 81,4 kWh, il faudrait pas moins de 30 minutes pour passer de 20 à 80 % de batterie. Malheureusement pour elle, la version équipée de la « petite batterie » est également plus limitée en puissance de charge avec un plafond de 100 kW.
L’EV3 versus la concurrence : le meilleur rapport qualité/prix de la catégorie ?
Plus grand que les petits SUV du segment B, à peine plus petit que les premiers SUV du segment C, l’EV3 joue véritablement entre les deux catégories et se retrouve, en théorie, avec un grand nombre de concurrents. Les plus remarquables sont les deux SUV électriques de Renault. Si la Mégane E-Tech semble sa concurrente naturelle, l’EV3 peut aussi rivaliser avec le Scénic, bien que plus grand, notamment en termes d’autonomie. D’ailleurs, s’il offre la meilleure autonomie de son segment, il est aussi meilleur qu’une bonne partie des représentants du segment C. En ce sens, l’EV3 est un véhicule à part, qui parvient à briller aussi bien par son prix attractif que par ses performances autonomes remarquables.
Résultats du test :
Le bébé EV9 ne devrait pas rester longtemps dans l’ombre de son grand frère. L’EV3 dispose de nombreux atouts pour s’imposer comme l’un des meilleurs SUV électriques de 2024/25, même s’il ne peut prétendre au bonus écologique de 4 000 euros. C’est sans doute la principale réussite de Kia. Ayant réussi à proposer un modèle performant à bien des égards, très performant en termes d’autonomie et à un prix similaire ou inférieur à ses principaux concurrents (dont certains dans le segment supérieur). L’EV3 a non seulement les arguments pour séduire la clientèle qu’elle cible naturellement, mais aussi certaines qui proviendraient du segment C.
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