Les seniors bougent librement malgré les troubles cognitifs

La solution pour leur résidence ? Le dispositif de suivi AirTag.

À la résidence Outremont, à Montréal, pas question de confiner les résidents souffrant de troubles cognitifs, même s’ils ont tendance à s’éloigner. La direction a trouvé une solution ingénieuse pour assurer leur sécurité : un dispositif de localisation AirTag. Une initiative qui apporte de la tranquillité aux familles.

Ce que vous devez savoir

  • Six résidents atteints de troubles cognitifs de la résidence Outremont à Montréal portent des AirTags en tout temps.
  • Si un résident est absent, un membre du personnel le localise et peut le retrouver rapidement, même s’il se trouve à l’extérieur de l’établissement.
  • Cette initiative permet de maintenir la liberté de la personne tout en préservant un filet de sécurité, estime la fille d’un résident.

Depuis trois ans, Teresa Fernandez porte en permanence un AirTag attaché à son porte-clés. Cette femme de 87 ans, atteinte de la maladie d’Alzheimer, a toujours été une grande marcheuse. « Cela nous inquiétait, car les pertes cognitives devenaient de plus en plus problématiques. L’AirTag lui permet de bouger autant qu’elle le souhaite et de restreindre le moins possible sa liberté », explique sa fille Katia Paradis.

Les trois enfants de Mmoi Fernandez et l’équipe de la résidence Outremont ont accès à son emplacement en tout temps. «Cela nous a beaucoup aidé», dit M.moi Paradis.

La famille de Teresa Fernandez utilisait déjà cet appareil avant qu’elle emménage dans la résidence Outremont, il y a deux mois. La famille a été ravie d’apprendre que la direction de l’établissement utilisait également cette solution. “Nous avons trouvé cela très rassurant”, a-t-elle déclaré.

Attachés au porte-clés ou glissés dans un sac à main, 6 des 35 résidents de la résidence Outremont portent en tout temps des AirTags. «Ça marche vraiment bien», s’exclame la fondatrice de la résidence, Line Vincelli, à l’origine de cette initiative.

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PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Depuis trois ans, Teresa Fernandez porte en permanence un AirTag attaché à son porte-clés.

Les tablettes d’Apple, vendues environ 40 dollars, permettent de retrouver des objets perdus comme des clés, des valises ou des portefeuilles. La localisation de ces appareils est accessible via l’application Situersur les iPhones et appareils d’autres marques.

Avec l’accord des familles, la direction a choisi d’équiper ses résidents atteints de troubles cognitifs de cet outil. Si l’un d’eux est absent lors de la tournée d’étage, un membre du personnel le localise et peut le retrouver rapidement, même s’il se trouve à l’extérieur de l’établissement.

« Je fais toujours comme si je les avais croisés par hasard et nous continuons à marcher ensemble. Je ne veux pas qu’ils aient l’impression d’être suivis”, déclare M.moi Vincelli.

Problèmes de confidentialité

Katia Paradis est néanmoins consciente que cette initiative peut soulever certains enjeux liés à la vie privée des aînés.

C’est une question délicate, mais je pense que dans un cas d’assistance rapprochée, cela permet de conserver une liberté tout en préservant un filet de sécurité.

Katia Paradis

Le résident n’a pas besoin de posséder un iPhone pour que l’AirTag puisse le localiser. L’appareil utilise la technologie sans fil Bluetooth pour se connecter à n’importe quel appareil Apple à proximité dans un rayon de dix mètres. Le propriétaire d’un iPhone « relais » ne sait pas qu’il permet de localiser un AirTag ni à qui il appartient.

Lorsqu’elle se promène, la localisation de Teresa Fernandez peut rester indisponible pendant quelques minutes, jusqu’à ce qu’elle rencontre quelqu’un avec un appareil Apple, lui permettant d’être à nouveau localisée.

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PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Avec l’accord des familles, la direction de la résidence Outremont a choisi d’équiper ses résidents atteints de troubles cognitifs d’AirTags.

« Si elle ne croise personne en marchant, on ne sait pas précisément où elle se trouve, mais cela permet quand même de savoir si elle a quitté son espace de marche habituel. Quand on se rend compte qu’elle est allée trop loin et qu’elle semble perdue, on peut aller la retrouver dans la rue et la ramener saine et sauve”, explique M.moi Paradis.

Katia Paradis est consciente qu’il y a des risques à laisser marcher seule une personne souffrant de perte cognitive. «Mais il faut apprendre à développer une tolérance au risque pour que la personne puisse continuer à bouger et avoir des choses positives dans sa vie», estime-t-elle.

“Ça me rassure beaucoup”

Line Vincelli cherchait depuis longtemps une solution pour assurer la sécurité des seniors ayant un handicap cognitif, sans les empêcher de sortir.

Tout le monde a besoin de se promener et de prendre l’air. Je suis totalement contre l’incarcération des personnes âgées. Ce ne sont pas des prisonniers après tout.

Line Vincelli, fondatrice de la résidence Outremont

Avant, dès qu’une personne partait, un employé la prévenait et celui-ci la surveillait à distance jusqu’à ce qu’elle décide de revenir. « Mais avec la puce, ça me rassure beaucoup plus. Je suis calme. »

Les membres du personnel s’adaptent aux différents résidents, qu’ils connaissent « par cœur ». Si l’un d’eux porte toujours ses clés autour du cou, il y fixe l’AirTag, tandis que pour un autre qui a toujours son sac à main, il le glisse à l’intérieur. La direction garde toujours quelques appareils en réserve dans son bureau. “Dès qu’il y a un danger, on l’installe”, explique M.moi Vincelli.

 
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