une baisse de taux annoncée mais le marché se tourne vers la Fed

une baisse de taux annoncée mais le marché se tourne vers la Fed
une baisse de taux annoncée mais le marché se tourne vers la Fed

Le doute ne subsiste guère : la Banque centrale européenne (BCE) décidera ce jeudi d’abaisser ses taux directeurs de 25 points de base, ce qui ramènera le taux des dépôts de 4% à 3,75%.

Tous les critères d’une baisse semblent en effet réunis : retour de l’inflation vers l’objectif de 2%, dans toutes les catégories de prix, même si elle semble plafonner, baisse des encours de crédit et fort ralentissement de l’activité. « Rien ne justifie de maintenir un taux à 4 % alors que la croissance de la zone euro est attendue à moins de 1 % »résume un gestionnaire obligataire.

Ce serait donc la première fois depuis sa création que la BCE prendrait l’initiative de baisser les taux avant la Réserve fédérale. Car à la lecture des dernières « Minutes » de la banque centrale américaine, il paraît totalement improbable que la Fed emprunte le même chemin en juin. Toutefois, cette décision inédite – certains diraient audacieuse – ne devrait pas avoir d’impact sur les marchés, comme l’anticipent les investisseurs. Un événement non historique donc.

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Des doutes sur le calendrier

Cependant, le reste de l’histoire reste à écrire. A savoir quel sera alors le taux de décroissance et celui que l’on pourrait qualifier de « neutre ». A ce jour, le marché table sur deux à trois baisses des taux de la BCE – de 25 points de base chacune – en 2024, soit un taux de dépôt de 3,25 ou 3,5 % à la fin de l’année. Ce qui laisserait place à au moins quatre nouvelles baisses en 2025.

Tout le monde sait que le Conseil des gouverneurs de la BCE reste divisé sur le calendrier. Les commentaires de nombreux économistes suggèrent une réduction de 25 points de base par trimestre, comme base de compromis. Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a récemment rappelé qu’il n’y avait pas de règles en la matière, et notamment le fait que la BCE ne pouvait pas baisser ses taux deux fois par trimestre.

Ne tuez pas la récupération

En clair, le Français semble favorable à une deuxième réduction à partir de juillet. Le souci de Christine Lagarde, souvent accusée d’avoir réagi fin 2022 à un mauvais diagnostic de l’inflation, est d’éviter de tuer dans l’œuf la timide reprise qui commence à se manifester dans la zone euro.

« La situation économique me fait penser au personnage de dessin animé qui, au bord de la falaise, continue de courir dans le vide. Il y a deux choses qui peuvent le faire baisser : maintenir des taux élevés lorsque l’économie va moins bien et augmenter les impôts. Les entreprises risquent alors d’ajuster et de réduire leurs effectifs, ce qui aurait pour effet d’aggraver encore davantage les déficits.commente un grand banquier parisien.

Découplage

“Une baisse en juillet et septembre”, un gestionnaire de tarifs n’est pas exclu de son jugement. Ce qui marquerait un net découplage des politiques monétaires aux Etats-Unis et en Europe. Car outre-Atlantique, le marché n’anticipe désormais qu’une seule baisse de taux en 2024… contre sept en début d’année ! On mesure ainsi l’ampleur de l’ajustement du marché en quelques mois : le niveau élevé du portage et la bonne santé du crédit ont évité le krach obligataire !

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«Le discours des banquiers centraux ressemble plus à un faucon qu’à une colombe: ils acceptent volontiers de baisser les taux dès que l’inflation passe en dessous de 2%. Mais le problème est que l’inflation résiste. » s’inquiète un gestionnaire de tarifs. « Mais je pense que le mouvement est bel et bien à la baisse à moyen terme. En ce moment, on s’amuse à faire peur car tout a été révisé dans le mauvais sens ! », ajoute-t-il cependant. Par ailleurs, preuve d’un certain sang-froid chez les investisseurs, les récentes tensions sur les taux n’ont pas vraiment eu d’impact sur le crédit et la demande de papier reste forte.

Mais si le « sens de l’histoire » est effectivement la baisse des taux, “Je ne pense pas que le mouvement commencera vraiment tant que la Fed n’aura pas entamé son cycle de baisses de taux”, estime de son côté une responsable. Quitte à attendre le premier trimestre 2025.

 
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