La détérioration du marché du travail aux États-Unis est perçue comme positive par la Bourse

La détérioration du marché du travail aux États-Unis est perçue comme positive par la Bourse
La détérioration du marché du travail aux États-Unis est perçue comme positive par la Bourse

« Le ralentissement de la croissance américaine est nécessaire pour que l’inflation baisse et que la Fed abaisse ses taux. Donc, “Ce qui est mauvais pour l’activité économique est bon” pour les actions, mais jusqu’à un certain point »expliquons-nous au sein de la banque britannique Barclays.

La dernière enquête ADP a révélé cet après-midi que le secteur privé aux Etats-Unis avait créé 152 000 emplois le mois dernier après 188 000 en avril, là où le consensus des économistes de Bloomberg tablait sur 175 000 créations d’emplois. « Nous commençons à constater un ralentissement du marché du travail, ce qui donne plus de flexibilité à la Fed »réagit Justin Onuekwusi, directeur des investissements chez St James’s Place Management.

Pour la septième séance consécutive, les investisseurs révisent à la hausse leurs attentes quant au nombre de baisses de taux qui seront annoncées dans les prochains mois par la banque centrale américaine lors de ses réunions de politique monétaire. Ainsi, d’ici au 29 janvier 2025, les investisseurs tablent désormais sur 2,31 baisses de 25 points de base, selon des calculs de probabilité implicite calculés par Bloomberg à partir des futures sur Fed Funds. Cela signifie que le taux directeur américain (actuellement compris entre 5,25 et 5,5 %) serait ramené à environ 4,75 % d’ici janvier.

Alors que les grands indices sont orientés à la hausse à Wall Street, où Nvidia a atteint un nouveau record (à 1.200 dollars par action), le Cac 40 a clôturé sur un gain de 0,87%, à 8.006,57 points, dans un faible volume d’échanges de 2,8 milliards d’euros.

Hier, le rapport Jolts du ministère du Travail, qui analyse en détail les chiffres de l’emploi, indiquait « une baisse violente du nombre de postes non pourvus [en avril] dans l’économie américaine : -276 000 à 8,06 millions contre 8,36 millions en mars », rappelle l’économiste Christian Parisot pour Aurel BGC. Il parle de« une détérioration positive du marché du travail. […] La demande de main-d’œuvre des entreprises s’est considérablement affaiblie et devrait limiter les pressions salariales dans les mois à venir. Les entreprises conservent leurs salariés mais la situation économique plus difficile et le manque de visibilité sur l’économie font que les embauches nettes sont atones et que les offres d’emploi diminuent. »

Le ratio de postes disponibles par chômeur est tombé à 1,2, le plus bas depuis juillet 2021, niveau qui prévalait également avant la crise sanitaire.

La Banque du Canada ouvre le bal du G7

Le prochain temps fort pour la Bourse aura lieu demain avec le verdict de politique monétaire de la Banque centrale européenne, attendu davantage sur ses nouvelles projections économiques et le ton de son discours que sur ses taux.

Il est en effet largement attendu qu’elle réduise ses taux directeurs d’un quart de point, ce qui ramènerait le taux des dépôts à 3,75 %. “Nous ne pensons pas que la BCE fournira beaucoup d’indications sur ses taux au-delà de juinestime Konstantin Veit, manager chez Pimco. Nous nous attendons à ce qu’elle mette à nouveau l’accent sur son approche réunion par réunion basée sur le flux de données au cours des prochains mois. Il est peu probable qu’elle s’engage sur une trajectoire de taux particulière. »

La BCE sera la deuxième banque centrale du G7 à assouplir sa politique puisque celle du Canada vient de la précéder. Sans surprise, la Banque du Canada a abaissé son taux directeur de 25 points de base à 4,75 %, alors que des données récentes ont renforcé la confiance de ses membres dans le processus déflationniste vers l’objectif de 2 %.

La chute des prix du pétrole – alimentée en partie par les signes croissants d’un ralentissement économique aux États-Unis – facilite la normalisation monétaire à travers le monde. Le Brent, qui est passé sous la barre des 80 dollars le baril lundi, est au plus bas depuis février. Il se négocie actuellement à 77,9$, soit un léger rebond de 0,5% par rapport à hier.

L’Opep+ a décidé dimanche de prolonger ses réductions volontaires de production pour une période supplémentaire de trois mois, jusqu’en 2025. Mais le cartel étendu à la Russie a néanmoins commencé à planifier la fin de cette réduction concertée puisque les réductions seront progressivement réduites après le troisième trimestre. .

ASML dépasse LVMH au classement des capitalisations

TotalEnergies gagne 0,6% aujourd’hui sur le Cac 40. Le titre du pétrolier français a néanmoins perdu plus de 3% depuis le début de la semaine (-7,7% depuis le record d’avril).

LVMH termine en hausse de plus de 2%, sur le podium, ce qui ne le protège néanmoins pas d’une dégradation au classement des plus grandes capitalisations.

ASML (+8%) devient la deuxième entreprise européenne derrière Novo Nordisk (traitements anti-obésité), mais devant le géant mondial du luxe. L’équipementier pour l’industrie des semi-conducteurs, dont les machines permettent de produire les puces les plus sophistiquées, a annoncé que son plus gros client, le taïwanais TSMC, recevrait d’ici la fin de l’année la Rolls-Royce de ses machines, la « High- NA-EUV», qui coûte 350 millions d’euros. La commande est sur le point d’être concrétisée, a déclaré le directeur financier d’ASML lors d’une conférence téléphonique avec les analystes de la banque d’investissement Jefferies. Le fondateur de TSMC est un sous-traitant à qui de grands noms comme Nvidia et Apple confient la production de leurs puces.

 
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