Deux compagnies souhaitaient développer des trains de nuit entre Paris et Barcelone, via Perpignan. Projets abandonnés ou en sérieux ralentissement.
Avec la privatisation du marché ferroviaire européen, les projets de connexions internationales se multiplient. Depuis l’année dernière, Renfe propose des trains entre Madrid, Lyon et Marseille via Perpignan et Barcelone. Le tout à des prix attractifs. Avec la SNCF TGV Inoui, ce sont les seules liaisons internationales à grande vitesse à passer par le tunnel du Perthus.
Et pourtant, depuis plusieurs années également, c’est le marché des trains de nuit qui a vu fleurir plusieurs projets, notamment entre Amsterdam, Paris et Barcelone.
Pas de trains de nuit de luxe entre Paris et Barcelone
Ces derniers jours, l’un de ces projets, celui de Midnight Trains, a échoué. La société prévoyait de lancer des lignes de trains de nuit de luxe, avec des lits doubles au lieu des couchettes traditionnelles. Ces trains étaient également destinés à permettre de voyager confortablement en famille plutôt que de partager des couchettes avec des inconnus.
L’offre a eu ses partisans mais finalement elle ne verra pas le jour faute d’investisseurs. La première ligne de l’entreprise devait relier Paris à Venise via Milan. Mais après une première levée de fonds, les financements n’ont pas suivi. De plus, l’entreprise n’avait pas obtenu de licence ferroviaire ni de certificat de sécurité. Face à ces difficultés, Midnight Trains a jeté l’éponge.
European Sleeper en conflit avec SNCF Réseau
La compagnie belgo-néerlandaise European Sleeper reste désormais sur le projet de train de nuit entre Amsterdam et Barcelone, via Paris. Spécialisée dans les trains de nuit, elle avait pour objectif d’arriver sur cet axe vers le sud à l’été 2025 avec des arrêts prévus à Montpellier, Perpignan, Figueres et Gérone. Mais là encore, les difficultés sont nombreuses et les trains risquent d’être retardés à quai…
En avril dernier, Le Figaro évoquait les difficultés que rencontrait la société européenne Sleeper avec « l’usine à gaz sur les chantiers de SNCF Réseau, le gestionnaire du réseau ferroviaire français ».
Après avoir lancé la ligne Bruxelles-Prague via Amsterdam et Berlin, European Sleeper voit son projet vers Barcelone au point mort « en raison des difficultés rencontrées pour obtenir un sillon ferroviaire (un créneau de circulation) en France, passage obligatoire pour rejoindre l’Espagne ».
Une difficulté qui empêche également Renfe de proposer, comme elle l’espérait, des trains à destination de Paris pour les Jeux olympiques. European Sleeper considère les travaux lancés « à la dernière minute » comme un blocage volontaire de SNCF Réseau et envisage de saisir l’Autorité de régulation des transports (ART).
A noter qu’un troisième projet de train de nuit vers Barcelone, celui du Moonlight Express, avait été évoqué ces dernières années. Mais les fondateurs belges de l’entreprise sont partis vers d’autres horizons et ces trains de nuit du futur ne verront pas le jour…
