Tous les regards sont tournés mardi vers les États-Unis en raison de l’élection présidentielle, un résultat qui aura certainement des impacts sur les industries du bois et de l’aluminium.
Les industries forestière et aluminium sont particulièrement sensibles aux tarifs douaniers imposés par les Américains.
L’augmentation de 10 % précédemment imposée par Trump sur l’aluminium a suscité de nombreuses discussions entre le Syndicat national des travailleurs de l’aluminium, le gouvernement fédéral et le gouvernement américain pour mettre fin à cette augmentation tarifaire.
Désormais, l’industrie craint une nouvelle hausse en cas de nouvelle victoire des Républicains, ce qui aurait des conséquences importantes, entre autres, pour la multinationale Rio Tinto en ce qui concerne l’exportation de ses produits vers les États-Unis.
« Cela pourrait peut-être nous limiter dans les exportations car ce sont les Etats-Unis, notre gros client. Cela nous empêcherait-il d’envoyer des lingots, des pièces ou autres ? Ce sont des possibilités. Une chose est sûre, c’est qu’on a peur qu’il rétablisse les droits de douane que ce soit sur l’acier ou sur l’aluminium. C’est une des craintes du protectionnisme américain», souligne Donat Pearson, président du Syndicat national des employés de l’aluminium d’Arvida et d’Unifor.
« Le danger et la probabilité d’une évolution à la hausse sont plus grands avec le retour de M. Trump, qui considère les droits de douane comme un outil de négociation plutôt que comme une fin en soi. C’est une façon pour lui d’atteindre certains objectifs. Cela va rendre les choses très complexes pendant plusieurs mois, on ne l’espère pas avant des années. Il va falloir travailler, se mobiliser auprès des syndicats, des travailleurs et des gouvernements du Canada et du Québec pour faire valoir nos arguments auprès des Américains», ajoute Jean Simard, président du conseil d’administration de l’Association de l’aluminium du Canada.
Des préoccupations partagées
Il y a aussi beaucoup d’émoi dans le secteur de l’industrie forestière, qui craint une réélection du parti républicain en raison de sa volonté d’imposer des barrières tarifaires supplémentaires.
Le président de l’entreprise Boisaco souligne que cette affirmation de Trump inquiète toutes les parties prenantes, qui craignent que cette forme d’inflation n’interfère avec le cours normal de l’économie.
L’augmentation des coûts d’exportation entre le Canada et les États-Unis aurait un effet important sur le marché du bois d’œuvre et plusieurs conséquences négatives en résulteraient.
«Comme M. Trump a affirmé au nom du parti républicain qu’il y aurait une volonté d’imposer des barrières tarifaires nettement supplémentaires, cela inquiète toutes les parties prenantes. Nous sommes un peu plus inquiets et préoccupés par les résultats qu’il pourrait y avoir. C’est-à-dire qu’en mettant des barrières tarifaires, cela peut signifier qu’il y a des producteurs qui considéreront qu’il vaut mieux vendre des volumes au Canada, ce qui interfère avec l’ensemble des marchés et cela entraîne des impacts négatifs sur tous les marchés », observe Steeve. St-Gelais, président de Boisaco, qui souhaite une vision d’ouverture et de libre-échange.
Reste à savoir quel sera le résultat du vote entre Donald Trump et Kamala Harris. De nombreuses entreprises se préparent à l’une ou l’autre éventualité. Le résultat devra attendre la fin.