En mai, les contribuables ont déboursé près de 44 millions de dollars pour rembourser une dette de Groupe Sélection envers un syndicat bancaire. Pressé de questions par La presse À ce sujet la semaine dernière, Québec n’a rien dit sur ce paiement, affirmant seulement que l’État ne savait toujours pas combien il perdrait dans la déroute du géant des résidences pour personnes âgées.
L’ampleur des sommes que le gouvernement a remboursées à la place de Sélection a finalement été révélée devant la Cour supérieure par un créancier de l’ancien PDG Réal Bouclin, lui-même sous la protection du Droit de la faillite et de l’insolvabilité (LFI).
Le Québec s’est retrouvé à devoir payer la dette de Sélection auprès d’un syndicat bancaire dirigé par la Banque Nationale, dans le cadre du Programme d’action concertée temporaire pour les entreprises (PACTE). Il visait à aider les entreprises à faire face à la crise sanitaire liée au Covid-19 en apportant des garanties de remboursement aux banques qui leur accordaient des prêts.
Lorsque Sélection réussit sous la protection du Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC) en novembre 2022, l’entreprise avait accumulé 272 millions de prêts de ce type. Québec avait accordé des garanties allant jusqu’à 60 millions sur cette somme – même si les problèmes de sélection dataient de bien avant la pandémie.
Le commissaire aux comptes de PwC n’a pas trouvé suffisamment d’argent dans les coffres de Sélection pour payer tous les créanciers. Les garanties québécoises ont donc été activées et le gouvernement a dû débourser les 43,6 millions.
Un paiement discret
L’union bancaire a reçu de l’argent du gouvernement le 8 mai.
Le 18 octobre, La presse a interrogé le ministère de l’Économie sur les sommes que Québec a dû rembourser aux créanciers de Sélection pour honorer les garanties accordées.
Dans sa réponse, le porte-parole n’a toutefois rien dit sur le paiement accordé cinq mois plus tôt à l’union bancaire. Jean-Pierre D’Auteuil a simplement indiqué qu’il faudrait que le tribunal se prononce sur le plan proposé par PwC avant que les montants dus aux banques ne soient connus.
«C’est à la suite de cette décision que seront connus les montants exacts qui pourront être récupérés de la vente des actifs du Groupe Sélection», écrit-il. La Banque Nationale devra alors déterminer si elle doit ou non réclamer au gouvernement du Québec des sommes provenant de la garantie de prêt de 60 millions. »
En réponse aux questions de La pressepourquoi ne pas mentionner que l’Etat avait déjà remboursé 43,6 millions à l’union bancaire ? Au cabinet de la ministre de l’Économie Christine Fréchette, personne n’a encore répondu à ce sujet.
Avec les informations de Julien Arsenault