Vincent Bolloré annonce la scission de Vivendi, avec l’introduction en bourse de Canal+ et Havas. Cette stratégie vise à maximiser la valeur des différentes entités du groupe en les rendant indépendantes sur le marché financier.
Canal+, une valorisation à près de 7 milliards d’euros
Vivendi, sous la houlette de l’homme d’affaires Vincent Bolloré, entame une restructuration ambitieuse : la cotation de ses principales filiales, Canal+ et Havas. Cette scission marque une nouvelle étape dans la gestion de Vivendi, un empire diversifié que Vincent Bolloré dirige depuis une décennie avec une démarche active en matière de fusions-acquisitions. L’objectif est désormais de maximiser la valeur des différentes branches de Vivendi en les rendant indépendantes, espérant ainsi attirer des investisseurs avec des entités plus ciblées et valorisées séparément.
La valorisation des divisions démontre un potentiel supérieur à celui de Vivendi en tant qu’entité consolidée. En effet, alors que le groupe dans son ensemble est coté à 10 milliards d’euros à la Bourse de Paris, les divisions à scinder atteignent une valorisation cumulée de 12,5 milliards d’euros. Canal+ est estimé à 6,85 milliards d’euros, Havas à 3,44 milliards d’euros, et la division Hachette regroupant les actions de Lagardère et Prisma à 2,15 milliards d’euros. Ce calcul valorise ces divisions 25% de plus que Vivendi tel qu’il est perçu sur le marché actuel.
Canal+, filiale historique du groupe, s’apprête à faire ses premiers pas à la bourse de Londres. Avec un changement de modèle économique depuis son rachat par Bolloré, Canal+ vise désormais l’international. Le groupe finalise actuellement l’acquisition de Multichoice, géant des chaînes payantes en Afrique, pour près de 3 milliards d’euros.
Une galaxie de participations stratégiques
Avec près de 50 millions d’abonnés dans le monde, Canal+ entend concurrencer les grandes plateformes de streaming américaines et espère attirer l’attention des marchés financiers. En une décennie, la valorisation de Canal+ est passée de 5 milliards à 6,85 milliards d’eurosune progression notable qui démontre son potentiel de croissance et son importance stratégique pour Vivendi.
Si Canal+ prépare une entrée en fanfare à Londres, Havas, le groupe de publicité, fait un retour plus discret sur la scène boursière, avec une introduction prévue à Amsterdam. Valorisée à 3,44 milliards d’euros, cette estimation reste inférieure au prix d’acquisition de 3,9 milliards d’euros payé par Vivendi en 2017. Cette situation souligne la prudence du groupe quant à la valorisation des entreprises de communication dans un marché publicitaire en constante évolution. Malgré ce contexte, Havas bénéficie d’un retour stratégique à l’indépendance qui pourrait renforcer sa compétitivité sur le marché publicitaire européen.
A terme, Vincent Bolloré restera actionnaire à 30% de Canal+, Havas et Hachette. Vivendi, pour sa part, deviendra une société holding, centrée sur des participations stratégiques dans des sociétés comme Telecom Italia, Mediaset et Universal Music, dont il détient 10 % des actions.
Cette réorganisation laisse à Vivendi un portefeuille valorisé à 8 milliards d’euros et une dette de 1,9 milliard, offrant ainsi une marge de manœuvre à Bolloré pour de nouvelles opérations boursières. Cette stratégie, typique de la démarche de Bolloré, marque un tournant pour Vivendi, devenu un conglomérat axé sur l’optimisation actionnariale et l’expansion de ses activités à l’échelle internationale.