Pourquoi le parc éolien offshore de Saint-Brieuc est important pour la Bretagne

Pourquoi le parc éolien offshore de Saint-Brieuc est important pour la Bretagne
Pourquoi le parc éolien offshore de Saint-Brieuc est important pour la Bretagne

Pointe de Pléneuf-Val-André (22). Des pêcheurs à pied foulent les rochers, des plongeurs se lancent à la chasse. Au sommet de la cale se tient Hélène. Ce n’est pas l’îlot Verdelet tout proche que scrute le quadragénaire, mais le parc éolien de la baie de Saint-Brieuc qui se dessine au large. «On dirait que les éoliennes tournent», dit-elle. C’est le cas.

Puis, de manière pragmatique : « Savez-vous quelle quantité d’électricité ils vont produire » ? Plus de 1,8 TWh par an, soit l’équivalent de la consommation de 835 000 habitants, selon l’opérateur Iberdrola, qui prévoit que le parc produise au moins 80 % du temps et fonctionne, en moyenne, à environ 40 % de sa puissance maximale.

. Ce volume n’est pas négligeable pour la Bretagne où nous consommons près de trois fois plus d’électricité que nous n’en produisons. Le parc éolien de Briochin représentera 25 % de la production actuelle et 9 % de la consommation.

32% de la production d’énergies renouvelables en 2050

Le Panorama de l’électricité renouvelable 2023 met en lumière la dynamique que donnera ce premier parc éolien offshore au large de nos côtes. Un exemple : ses 496 MW produiront plus des deux tiers de l’électricité produite, en 2022, par les parcs éoliens terrestres bretons, dont la puissance totale était alors deux fois et demie supérieure.

La Région Bretagne ambitionne que l’éolien offshore assure, d’ici 26 ans, 32 % de la production d’énergies renouvelables, toutes sources confondues. Le président du conseil régional, Loïg Chesnais-Girard, voit dans les 62 éoliennes de la baie “un grand pas vers l’autonomie énergétique de la Bretagne ainsi qu’une contribution à la souveraineté énergétique de la France”.

Saint-Brieuc nous montre que cela a été long et compliqué, mais que c’est possible.

Ils équipent, en effet, le deuxième parc éolien offshore mis en service en France, après celui de Saint-Nazaire (44) et avant celui de Fécamp (Seine-Maritime). « Saint-Brieuc, cela nous montre que ça a été long (NDLR : douze ans), compliqué, mais que c’est possible. Le ministre de l’Économie a confirmé récemment à Saint-Nazaire que l’État était déterminé à changer de rythme pour développer l’éolien, en complément du nucléaire », commente Jules Nyssen, président du Syndicat des énergies renouvelables.

Les entreprises et les ports bretons dans la course

« En septembre 2024, de nouvelles zones propices à l’implantation de parcs éoliens offshore doivent être définies afin que l’État puisse déclencher, avant la fin de l’année, un premier appel d’offres groupé de 10 GW, à attribuer avant fin 2026. », poursuit Jules Nyssen. Cette dynamique perdurera si RTE, gestionnaire du réseau de transport d’électricité, entreprend de lourds investissements dans les sous-stations électriques et le raccordement des parcs et si les industries françaises et européennes se montrent en mesure de répondre aux commandes.

Le parc éolien offshore de Saint-Brieuc, dans lequel Iberdrola a investi 2,4 milliards d’euros, a initié le développement d’une filière. Cent dix entreprises bretonnes ont été impliquées, avec plus de 500 emplois locaux sur 1 500 générés en France et en Europe lors de sa construction. Elle a dirigé pendant quelques mois le polder du port de Brest dédié aux énergies renouvelables. Outre l’usinage de 34 des 62 fondations d’éoliennes par Navantia et celui de 186 pièces de structure par Windar, il a accueilli l’équipement, par Haizea Breizh, des sections de mât d’éolienne. Plusieurs formations à la maintenance ont également vu le jour en Bretagne. Celui du parc éolien de Briochin emploiera 80 salariés.

10 à 15 milliards d’euros dans le tissu économique

Si l’élan était donné, les entreprises bretonnes, les ports de Brest et de Lorient attendaient avec impatience l’attribution, le 15 mai 2024, du parc éolien flottant de Bretagne Sud, tout comme ils guettent les prochains appels d’offres. Christophe Chabert, le directeur général de BrestPort, espérait, en février, que les 20 GW d’éolien offshore prévus au large du Namo (Bretagne et Pays de la Loire) en 2050, contribueraient à injecter 10 à 15 milliards d’euros dans le territoire breton. tissu économique, avec une forte impulsion à partir de 2027-2029.

En attendant, la société Eolink assemblera les composants, fabriqués en Chine, de son éolienne flottante de 5 MW, au second semestre, sur le polder de Brest. Une première en Bretagne. Ce modèle pré-commercial de 2 000 tonnes inaugurera six années d’essais en mer, en 2025, au large du Croisic (44), avant qu’Eolink ne multiplie la puissance par quatre.

Le parc éolien offshore de Saint-Nazaire a atteint 34,5% lors de sa première année de production, en 2023, réduite d’un mois d’arrêt en décembre, selon le Panorama de l’électricité renouvelable 2023, réalisé par RTE, Enedis, le syndicat des énergies renouvelables et l’ORE. agence.

 
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