Le ministère de l’Environnement sévit contre deux filiales du Groupe Bellemare

Le ministère de l’Environnement sévit contre deux filiales du Groupe Bellemare
Le ministère de l’Environnement sévit contre deux filiales du Groupe Bellemare

«Le ministère est déterminé à régler cette situation et n’exclut aucun recours pour assurer le retour à la conformité de ce site», indique le ministère de l’Environnement, dans un communiqué publié lundi matin.

Des activités de traitement et de stockage de granulats sont réalisées à cet endroit, qui comprennent du silicate de fer, de l’hématite, du sable gris, du sable naturel et de la roche piège. sans les autorisations requises, précise le ministère.

« Ces opérations génèrent des émissions de contaminants susceptibles de nuire à l’environnement, notamment des poussières rejetées dans l’atmosphère, du bruit et des eaux de ruissellement potentiellement contaminées, à l’origine de plusieurs centaines de signalements au ministère depuis 2018. »

— Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs

Cet arrêté a été pris en vertu de l’article 114 de la Loi sur la qualité de l’environnement (LQE). Sable des Forges inc. doit « cesser, dès la notification de la commande, toute activité non autorisée de traitement et de réception de granulats ».

L’entreprise SDF Abrasif inc. doit également mettre un terme à « toute activité de réception et de transformation de granulats jusqu’à ce qu’elle ait obtenu une autorisation à cet effet ».

Le ministère lui ordonne également de « mettre en place toutes les mesures d’atténuation requises pour contrôler les émissions potentielles de contaminants dans l’environnement, notamment la poussière, le bruit et les eaux de ruissellement potentiellement contaminées résultant d’activités de stockage non autorisées. agrégats ».

Si dans les 12 mois suivant la commande, elle n’obtient pas l’autorisation requise, l’entreprise doit disposer, « dans un lieu habilité à les recevoir, l’ensemble des granulats stockés sur le site et procéder à la caractérisation et à la restauration du site.

L’entreprise a reçu à ce jour 17 avis de non-conformité. Elle s’est également vu imposer une sanction administrative pécuniaire de 10 000 $. « Une enquête en vue de poursuites pénales a été ouverte en septembre 2023 et elle est toujours en cours », précise le ministère de l’Environnement.

Selon cette dernière, SDF Abrasif inc. a déposé des plans correctifs et a déposé une demande d’autorisation le 1er mai 2024 pour l’exploitation d’une chaîne de traitement de granulats. “Cependant, l’entreprise ne s’est toujours pas conformée, puisqu’elle poursuit cette activité sans autorisation ministérielle”, ajoute le ministère.

L’entreprise Sable des Forges inc. est propriétaire du site tandis que SDF Abrasif inc. exerce des activités de traitement et de stockage de granulats.

Yannick Daviault et Michel Lafleur, en juin dernier, lorsqu’ils ont présenté leurs arguments au conseil municipal. (Éric Faucher/Archives, Le Nouvelliste)

Bienvenue nouvelle

La nouvelle a évidemment été bien accueillie par les citoyens qui dénoncent depuis plusieurs années les nuisances provenant du site de Sable des Forges, notamment le bruit, les odeurs, la poussière et les dommages causés à l’environnement. « Nous sommes vraiment heureux qu’après tant de temps, le ministère de l’Environnement ait enfin entendu la voix des citoyens. Je pense que c’est de bon augure pour l’avenir», se réjouit Yannick Daviault.

Les membres du comité Vieilles-Forges se sont présentés à plusieurs reprises au conseil municipal de Trois-Rivières pour faire état de l’impact de ce voisin sur leur qualité de vie.

« Nous n’avons pas menti lorsque nous étions devant le conseil municipal. Nous disions la vérité. Avec tous les efforts que nous avons faits en allant au conseil municipal, avec tous les efforts de tout le quartier, nous sommes très heureux que le couperet soit enfin tombé.

— Michel Lafleur, membre du comité Vieilles-Forges

«Ça montre qu’on ne disait pas n’importe quoi», ajoute Étienne Boulay.

Ce dernier n’est cependant pas prêt à ouvrir la bouteille de champagne. Le Groupe Bellemare contestera également l’ordonnance. « Le côté pessimiste dit qu’ils finiront par obtenir leur autorisation et que nous souffrirons plus tard. Le côté réaliste estime que c’est un bon pas en notre faveur, et le côté optimiste nous laisse penser que le vent change de camp.

Cette ordonnance n’affecte pas les autres activités exercées sur le site du Boulevard Industriel telles que le recyclage du verre. «Le verre crée aussi des nuisances», précise M. Lafleur. « Il se passe tellement de choses là-bas. C’est une industrie. Mais tous les voisins, on ne lâche rien. Nous continuons le combat», poursuit-il.

Il espère que le Groupe Bellemare déménagera ses installations de Vieilles-Forges. « Dans un monde idéal, nous préférerions qu’il s’installe dans un endroit où il a le droit d’exercer ses activités. C’est une usine dans une zone rurale. «Nous ne sommes pas tirés d’affaire car il reste notre voisin industriel et nous ne pensons pas que cela changera du jour au lendemain», ajoute M. Boulay.

C’est le deuxième tour que le comité des Vieilles-Forges remporte ces derniers mois face au Groupe Bellemare. L’entreprise disposait du zonage requis pour exercer ses activités de recyclage du verre lorsque la Ville a modifié son plan d’aménagement en 2022.

Le Groupe Bellemare a donc demandé que le zonage redevienne ce qu’il était. Une demande rejetée par le conseil municipal en juillet dernier par 7 voix contre 7. En cas d’égalité, le règlement ne pourra pas avancer.

« Je pense que c’était un coup de maître de pouvoir bloquer ça. Cela n’a pas été facile de convaincre les conseillers», raconte M. Lafleur. Dans cette affaire également, le Groupe Bellemare prétend bénéficier de droits acquis.

Le Groupe Bellemare prétend bénéficier de droits acquis concernant ses activités de stockage et de séchage de granulats sur son site du Boulevard Industriel. (Stéphane Lessard/Archives Le Nouvelliste)

« Une mesure disproportionnée »

De son côté, Groupe Bellemare a de la difficulté à expliquer la prise de cet arrêté par le ministère de l’Environnement, une mesure qualifiée de « disproportionnée », peut-on lire dans un communiqué émis par l’entreprise.

« La situation actuelle témoigne d’un traitement déraisonnable et non diligent de la part du MELCCFP du dossier jusqu’à présent, et l’entreprise regrette que le ministère ait choisi le bâton en ignorant les travaux d’analyse en cours, d’autant plus que des dégâts majeurs et irrémédiables l’avenir de l’entreprise est en jeu. »

— Bellemare Group

Groupe Bellemare entend également contester cette ordonnance. « L’entreprise demandera un sursis à l’application de l’arrêté pour les opérations de traitement des granulats et poursuivra ses opérations sur le site pour les activités non couvertes par l’arrêté, notamment les opérations de recyclage du verre et du centre de tri des matériaux de construction, de rénovation et de démolition. .»

Cette dernière continue d’affirmer que le traitement des granulats est soumis à des droits acquis. “Ces activités sont connues du ministère, qui a réalisé des dizaines d’inspections au cours des quarante dernières années qui démontrent que ces activités ont toujours eu lieu sur le site.”

L’entreprise assure avoir toujours été transparente avec le ministère afin d’obtenir toutes les autorisations nécessaires. Elle affirme également avoir mis en place plusieurs dizaines de mesures pour atténuer les effets potentiels de ces opérations.

« Suite à une analyse exhaustive des rapports d’inspection effectués au cours des dernières années, aucune plainte liée aux activités de séchage de granulats concernant l’émission de poussières, de bruit et d’odeurs ne s’est avérée fondée », affirme-elle.

 
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