ENTRETIEN. Selon le patron d’Engie, « neuf Européens sur dix sont pour la transition énergétique »

ENTRETIEN. Selon le patron d’Engie, « neuf Européens sur dix sont pour la transition énergétique »
ENTRETIEN. Selon le patron d’Engie, « neuf Européens sur dix sont pour la transition énergétique »

Il y a trois ans, Catherine MacGregor était nommée directrice générale d’Engie (l’ex-GDF-Suez, qui compte aujourd’hui 96 000 salariés, 93,9 milliards de chiffre d’affaires). Ceci dans un contexte interne compliqué.

Sa prédécesseure, Isabelle Kocher, a été la première femme à diriger une entreprise du Cac 40, mais a été licenciée suite à un désaccord stratégique avec le président du conseil d’administration, Jean-Pierre Clamadieu.

A la tête d’un géant de la distribution de gaz, elle doit alors faire face à la crise énergétique provoquée par la guerre en Ukraine. Avec la nécessité de réduire drastiquement les importations de gaz russe, devenues essentielles à l’Union européenne. En même temps, il porte ce qui est la priorité de l’ancien Gaz de France : sortir des énergies fossiles et développer massivement les énergies renouvelables. Dans ce domaine, Engie est parti de presque rien, avec seulement un ensemble de barrages sur le Rhône et dans les Pyrénées.

Catherine MacGregor suit cette feuille de route avec conviction, même si elle a auparavant effectué toute sa carrière dans le domaine des hydrocarbures, chez Schlumberger puis Technip.

Selon l’enquête commandée par Engie avec la fondation Jean-Jaurès, les citoyens européens sont favorables au développement des énergies renouvelables. Cependant, une partie dominante de la classe politique souhaite ralentir son rythme car cela alimenterait un vote populiste. Qu’en penses-tu ?

Nous avions entendu cette petite musique et nous voulions aller au fond des choses. Bonne nouvelle : neuf Européens sur dix soutiennent la transition énergétique et en souhaitent davantage. C’est même un enjeu jugé suffisamment important pour qu’il soit pris en compte lors du vote des prochaines élections européennes, le 9 juin. Il y a, sans surprise, des questions sur la faisabilité, le coût. Mais c’est un message adressé aux hommes politiques pour qu’ils maintiennent une forte ambition.

Le premier motif d’inquiétude est le risque de hausse des prix de l’énergie…

Il existe une voie à suivre pour construire un système énergétique à faible émission de carbone et à faible coût. Dans le même temps, nous devons veiller à ce que les ménages les plus pauvres soient aidés afin que l’impact financier éventuel soit réparti équitablement.

Alors la montée en puissance des énergies vertes ne va pas augmenter les factures ?

Aujourd’hui, il arrive de plus en plus de moments dans la journée où le prix de l’électricité sur le marché de gros est très bas. Et c’est grâce aux énergies renouvelables. Bien entendu, il faut investir dans leur développement ainsi que dans les systèmes nécessaires pour compenser l’intermittence. Mais une fois installées, les énergies vertes ont un coût d’exploitation très faible, n’émettent pratiquement pas de CO2 et nous évitent de dépendre des importations, contrairement aux énergies fossiles.

« Notre gaz devient de plus en plus décarboné »

Alors, allons-nous y arriver, mener cette transition énergétique ?

On y arrive déjà ! En 2023, les énergies renouvelables représenteront 44 % de la production électrique en Europe. Au Royaume-Uni, c’était plus de 40 %, en Allemagne, plus de 50 %, au Portugal, plus de 60 %. Les Français et les Européens n’en ont pas forcément conscience mais les énergies renouvelables jouent déjà un rôle…

 
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