Décarbonisation de l’économie | Le cuivre, plus convoité que le diamant

Décarbonisation de l’économie | Le cuivre, plus convoité que le diamant
Décarbonisation de l’économie | Le cuivre, plus convoité que le diamant

À l’heure de la transition énergétique, le cuivre, autrefois un matériau modeste, devient plus convoité que le diamant ou le platine. Son cours atteint des records et les mines de métal rouge font l’objet d’âpres batailles boursières.


Publié à 1h12

Mis à jour à 8h00

La demande verte a également poussé le prix du métal à son plus haut historique cette semaine.

Le géant australien BHP, qui tente de racheter son rival Anglo American, ne cache pas qu’il lorgne sur les mines de cuivre britanniques pour former un titan mondial du métal rouge.

Moins clinquant et loin du secteur du luxe, le cuivre tire sa noblesse de son utilisation pour la transition énergétique : câblage de panneaux solaires, éoliennes et solutions de stockage d’énergie comme les batteries pour véhicules électriques…

Cette demande en plein essor s’ajoute à une demande plus traditionnelle, par exemple dans la construction.

Et la production peine à suivre. « Dans un projet minier aujourd’hui, pour fabriquer 200 000 tonnes de cuivre, il faut 10 milliards de dollars, et vous les aurez dans 10 ans », souligne Philippe Chalmin, coordonnateur principal du guide des matières premières Cyclope.

Entre gisements vieillissants, difficultés à découvrir de nouvelles mines et extraction toujours plus coûteuse, il n’est pas étonnant qu’un géant comme BHP préfère racheter une société rivale aux ressources confirmées.

Pour Barbara Lambrecht, analyste chez Commerzbank, « le niveau des prix désormais nettement plus élevé pourrait même stimuler la production à moyen terme ».

Le ministre péruvien de l’Énergie et des Mines, Rómulo Mucho Mamani, a déclaré début mai que le prix du cuivre devrait attirer les investisseurs et restaurer la confiance dans l’industrie, a rapporté - financière. Le Pérou est le deuxième pays producteur de cuivre, derrière le Chili.

Platine terne et diamants

A l’inverse, BHP demanderait à Anglo American de se séparer de ses actifs platine en cas de mariage, et la société britannique entend, en tout état de cause, faire de même.

Contrairement au cuivre, le platine est menacé par la transition vers les énergies vertes. Il est largement utilisé dans la production de pots catalytiques contribuant à réduire les émissions nocives des moteurs à combustion.

Compte tenu de l’électrification du secteur automobile, son prix a souffert ces trois dernières années des prévisions d’une baisse future.

Anglo American, qui a jusqu’ici résisté aux avancées de l’Australien même si elle a accepté de négocier encore une semaine, a annoncé la semaine dernière un véritable projet big bang, misant pour son avenir sur le cuivre, mais prévoyant la scission de plusieurs activités : platine et diamants.

Cela signifie se débarrasser de la célèbre société De Beers.

“Le diamant est plutôt en crise”, a déclaré à l’AFP Philippe Chalmin, confronté à la concurrence des pierres synthétiques.

Le prix d’un diamant fabriqué en laboratoire sera généralement « 60 à 85 % inférieur au prix d’un diamant naturel de même taille et qualité », selon Queensmith, un bijoutier situé à Hatton Garden, le quartier des bijoux de Londres.

Sans oublier les controverses éthiques autour des « diamants du sang », ces pierres précieuses ayant servi à financer des conflits en Afrique, comme en Angola ou en Sierra Leone – elles ont conduit à la création du régime international de certification dit « Kimberley ».

De Beers “a perdu sa force d’antan, c’est-à-dire un quasi-monopole de commercialisation”, affirme Philippe Chalmin, notamment à cause de la concurrence des diamants synthétiques.

Résultat : le groupe a connu « une très petite année, la pire depuis 25 ans » hors pandémie, peut-on lire dans le rapport Cyclope.

 
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