Les militants écologistes « font trop souvent l’objet d’une répression violente », estime Michel Forst

Les militants écologistes « font trop souvent l’objet d’une répression violente », estime Michel Forst
Les militants écologistes « font trop souvent l’objet d’une répression violente », estime Michel Forst

Rebelote cette année ! Depuis au moins trois ans, en mai, les militants écologistes se réunissent à l’endroit où se tient l’Assemblée générale du groupe TotalEnergies. Bloquer l’accès aux actionnaires, sit-in à l’entrée, manifestation pacifique… Malgré la forte présence policière et les gaz lacrymogènes qui éclatent parfois, les militants persistent.

« Il y a des actions qui, certes, peuvent aller à l’encontre de la loi mais, selon le droit international, sont acceptables et ne doivent pas faire l’objet de violences, notamment de la part de la police. Or, nous constatons, un peu partout en Europe, qu’ils font trop souvent l’objet d’une répression violente », explique Michel Forst, rapporteur spécial des Nations Unies sur les défenseurs de l’environnement.

La non-violence assimilée au terrorisme

Nommé en juillet 2021, l’ancien directeur général d’Amnesty International devenu rapporteur spécial des Nations Unies pour la première fois en 2008, a passé plusieurs mois à observer, à distance et sur le terrain, les réponses policières et judiciaires apportées aux « défenseurs de l’environnement » depuis plusieurs pays européens. Et de recueillir leurs plaintes aussi. Alerte spoil : La France est très loin d’être exemplaire.

En février 2024, Michel Forst rend enfin public son premier rapport sur la répression de la désobéissance civile environnementale. « On l’a vu à Sainte-Soline, qui est un exemple probant de mauvaise réponse policière : il y a eu une démonstration d’une violence extraordinaire de la part des policiers. Puis, lorsque le ministre de l’Intérieur a alors qualifié les militants d’« écoterroristes ». Les militants non-violents qui défendent l’environnement et qui demandent pacifiquement aux États de respecter leurs obligations internationales ont été comparés à des terroristes, s’indigne le rapporteur spécial. Or, les gouvernements, ayant dû faire face à une menace terroriste, savent pertinemment que ce n’est pas le cas.»

Une réponse policière inadaptée

Et de rappeler la prédominance de la Convention d’Aarhus, internationale et universelle, ratifiée par 47 pays en 2001, dont la France, qui repose sur trois piliers principaux : l’accès du public à l’information concernant tous les projets susceptibles de nuire à l’environnement, sa consultation systématique, et la possibilité d’exiger justice lorsque les droits ont été violés. « Les États oublient trop souvent que cela leur impose des obligations, et que cela est juridiquement contraignant », insiste-t-il.

Pour enfoncer un peu plus le clou, un rapport, cette fois de l’Observatoire toulousain des pratiques policières, publié en avril, a, à son tour, pointé du doigt la gestion policière des militants installés dans les arbres de la ZAD de la « Crem ». Arbre pour manifester contre le projet d’autoroute A69 entre Toulouse et Castres. Il dénonce notamment le déploiement excessif de policiers et d’armes.

Autoroute A69, Sainte-Soline,… Dans la vidéo placée tout en haut de cet article, le rapporteur spécial des Nations Unies, Michel Forst, revient, face à la caméra de 20 minutessur les derniers grands projets contestés en France par les militants écologistes, et leur criminalisation quasi systématique.

 
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