Toshiba augmente ses effectifs. Privatisé l’an dernier après de nombreux déboires, le conglomérat japonais a annoncé jeudi qu’il allait supprimer jusqu’à 4.000 emplois au Japon grâce à des retraites anticipées dans le cadre d’un plan de restructuration.
” Il s’agit d’une décision difficile à prendre pour la direction, mais nous pensons que ces étapes sont essentielles pour remettre Toshiba sur la voie de la reprise et de la croissance. », a déclaré à l’AFP un porte-parole de l’entreprise.
Ce plan sera mis en œuvre d’ici fin novembre en proposant aux salariés de plus de 50 ans répondant à des critères précis une retraite anticipée volontaire, a-t-elle précisé. Les licenciements massifs sont rares au Japon, mais le recours aux plans de retraite anticipée ou aux départs volontaires a fortement augmenté.
Toshiba veut « rationaliser davantage la structure du personnel »
Toshiba a accepté l’année dernière d’être racheté par un consortium d’entreprises japonaises dirigé par le fonds Japan Industrial Partners (JIP), après un long bras de fer avec ses actionnaires activistes.
” La privatisation nous a donné l’opportunité de résoudre fondamentalement les problèmes structurels de Toshiba et de revenir à ce que Toshiba devrait être. », peut-on lire dans un communiqué présentant le « plan de revitalisation » du groupe.
Toshiba écrit qu’il veut toujours ” rationaliser la structure du personnel en examinant les opérations en double ” Pour ” atteindre les objectifs du nouveau plan d’affaires à moyen terme « .
La note de Toshiba dégradée par S&P Global
En décembre dernier, l’agence de notation financière S&P Global a abaissé d’un cran la note à long terme du conglomérat industriel japonais, en raison d’un « probable détérioration financière » suite à son rachat. La note a été modifiée en « B+ » et est accompagné d’un « perspectives stables « .
Cette décision ” reflète notre opinion selon laquelle le profil financier de Toshiba est susceptible de se détériorer sensiblement et il est peu probable qu’il se redresse rapidement au cours des deux prochaines années. », a commenté l’agence dans un communiqué.
Toshiba : des solutions pour répondre aux enjeux de gestion documentaire des entreprises
S&P estime que Toshiba, qui a quitté la Bourse de Tokyo le 20 décembre après son rachat l’été dernier par JIP, « sera obligé de rembourser la dette » contracté pour cette acquisition par le fonds commun de dette créé par JIP.
Et selon l’agence de notation, « Le profil financier de Toshiba ne se rétablira que modérément au cours des deux prochaines années » parce que le groupe « est susceptible d’injecter une quantité de fonds assez importante (…) en investissements de croissance sous la direction du JIP, ralentissant ainsi la réduction de la dette « .
Le conglomérat a vendu de nombreux actifs
Ancien emblème de la puissance japonaise en électronique et informatique jusque dans les années 2000, Toshiba a ensuite fortement décliné, victime notamment de la concurrence d’autres voisins asiatiques (Chine, Taïwan, Corée du Sud), mais aussi de groupes américains comme Apple.
Sa situation est ensuite devenue critique à partir de 2015 lorsqu’a éclaté un énorme scandale autour de la dissimulation de ses comptes, suivi peu après par la faillite de sa filiale nucléaire américaine Westinghouse.
Pour survivre, Toshiba a dû vendre de nombreux actifs, dont son fleuron, sa filiale de puces mémoire Toshiba Memory (rebaptisée Kioxia depuis 2018), et a été contraint d’ouvrir la porte de son capital à de nombreux actionnaires activistes.
Ces actionnaires sont progressivement devenus de plus en plus critiques et exigeants face à la sous-performance chronique du conglomérat, qui a fini par explorer la piste d’un rachat en 2022 pour tenter de prendre un nouvel élan.
(Avec l’AFP)
