Le “Programme spatial Gruyère” réalise une première européenne à Payerne

Pour la première fois en Europe, un démonstrateur de fusée réutilisable a volé librement jeudi à Payerne. Une prouesse réalisée par un groupe d’étudiants de l’EPFL, réunis sous le nom de « Gruyère Space Program ». Au-delà de l’exploit, les technologies acquises pourraient être utilisées dans l’industrie.

Payerne ressemblait à Cap Canaveral ce week-end. Au terme d’un compte à rebours digne des lancements américains, la fusée Colibri, un engin de deux mètres de haut construit par des étudiants de l’EPFL après trois ans de travaux, quitte le sol.

A 100 mètres d’altitude, il se déplace sur l’axe horizontal avant de se poser sur ses pattes, exactement là où il a décollé. Cris de joie et larmes : la mission est réussie.

Un exploit européen

Cette prouesse réalisée à Payerne n’est pas sans rappeler le principe des fusées de SpaceX. «Cette technologie de réutilisation prend tout son sens», explique Julie Böhning, co-fondatrice du Gruyère Space Program. “Ce n’est pas si compliqué et même une équipe d’étudiants, originaires de Gruyère, est capable de l’utiliser.”

A une autre échelle, c’est ce que tente également de réaliser le groupe Ariane avec son démonstrateur de fusée réutilisable Thémis. Mais ce jeudi dans la Broye, c’était la première fois qu’un tel démonstrateur de fusée volait librement.

« Évidemment, nous avons vu cela à plusieurs reprises en Amérique, mais ce sont des années de travail et des moyens colossaux. Ils l’ont fait avec une poignée de sponsors», s’étonne Didier Callmander, responsable de l’aérodrome civil de Payerne qui suit de près le programme spatial Gruyère.

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Technologies pour l’industrie

Décoller, se déplacer dans les airs et atterrir sont les bases de la mobilité spatiale. Pour le maîtriser, les membres du programme ont dû travailler sur des algorithmes de propulsion et de contrôle. Et au-delà du projet étudiant, ce sont des technologies qui intéressent les industriels.

«Si nous parvenons à optimiser la mobilité dans l’espace, nous permettons d’opérer dans l’espace comme dans un site industriel», explique Julie Böhning.

Le Programme Spatial Gruyère a lancé sa propre start-up, qui cherchera à utiliser ces technologies pour réparer et prolonger la durée de vie des satellites dans l’espace.