La première « gigafactory » de panneaux photovoltaïques d’Europe va ouvrir à Fos-Sur-Mer

La première « gigafactory » de panneaux photovoltaïques d’Europe va ouvrir à Fos-Sur-Mer
La première « gigafactory » de panneaux photovoltaïques d’Europe va ouvrir à Fos-Sur-Mer

Parmi les entreprises françaises qui participeront demain au sommet Choose France, Carbon présente l’un des projets les plus ambitieux. Cette start-up fondée en 2022 à Lyon veut relever le défi de la souveraineté en matière d’énergie solaire. Une activité jusqu’ici dominée par des groupes chinois, qui assurent près de 90 % de la production mondiale de panneaux photovoltaïques. Pour y parvenir, l’entreprise souhaite construire une « gigafactory » à Fos-sur-Mer. Le résultat est un investissement colossal de 1,6 milliard d’euros.

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« Ce site sera le seul en Europe à intégrer toutes les étapes de la construction des panneaux solaires, de l’amont à l’aval, explique Nicolas Chandellier, 55 ans, directeur général de Carbone depuis plusieurs mois. C’est la seule manière de construire un secteur souverain, durable et compétitif. Nous devons maîtriser la feuille de route de l’innovation. » Des plaquettes de polysilicium, matière première de l’industrie photovoltaïque, aux cellules et modules solaires, la future usine intégrera tous les processus technologiques nécessaires. L’Europe, qui dispose de capacités insuffisantes dans ce domaine des énergies renouvelables, dépend également de ses fournisseurs asiatiques, tant pour la qualité des produits que pour les inévitables fluctuations des prix.

« Ce projet permettra la création de 3 000 emplois directs et 9 000 indirects. »

Le site de Fos-sur-Mer, intégré au Grand Port Maritime de Marseille et fief historique des énergies fossiles, a été choisi l’année dernière par les dirigeants de Carbon pour accueillir leur gigafactory, dont l’implantation pourrait être achevée en deux ans seulement. Parmi ses atouts, sa superficie de 45 hectares, dont 180 000 mètres carrés de site industriel lui-même. Et la possibilité de compenser à terme la perte d’anciens emplois industriels, en fonction de l’accélération de la transition écologique. «Nous avons déposé le permis de construire en avril, précise le directeur général. Ce projet créera 3 000 emplois directs et 9 000 indirects. » Originaire de Marseille, cet ingénieur a dirigé pendant trente ans des projets d’envergure, notamment la construction d’usines, chez le champion des technologies médicales Becton Dickinson. L’entreprise souhaite produire 12 millions de cellules sur ce site, pour une production annuelle de 22 millions de mètres carrés de panneaux photovoltaïques totalisant 5 gigawatts (GW) de puissance.

Si l’enjeu de souveraineté est indéniable, les investissements nécessaires sont à la mesure de l’enjeu industriel. Pour lever le montant initial, Carbon compte mobiliser des acteurs publics et privés (dont Pulse, le fonds énergie de CMA CGM – propriétaire de La Tribune dimanche -, lancé en 2022). Les collectivités de la Métropole d’Aix-Marseille-Provence et de la Région Sud ainsi que l’Union européenne devraient participer à la collecte de fonds par le biais de subventions. Mais d’autres grands acteurs français et européens sont attendus, d’où l’invitation de Carbon à Choose France. Le reste, soit environ la moitié de l’investissement, devrait être financé par la dette. “En 2030, l’Europe aura besoin de 100 mégawatts d’énergie solaire, ajoute Nicolas Chandellier. Or, la capacité totale de production actuelle sur le sol européen représente moins de 5 gigawatts, principalement dans la partie aval du secteur. Il faut les développer rapidement pour y parvenir, tout en privilégiant la rentabilité, essentielle à la crédibilité du projet »

 
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