Planète économique | La France pourrait-elle faire faillite ?

Planète économique | La France pourrait-elle faire faillite ?
Planète économique | La France pourrait-elle faire faillite ?

Après l’épisode glorieux des Jeux olympiques de Paris, la France a renoué avec la réalité et ses problèmes économiques qui ne font que s’aggraver. Le pays pourrait-il faire faillite ? Une question surprenante qui commence à se poser.


Publié à 1h05

Mis à jour à 7h00

Le pays est déjà sous le coup d’avertissement de la Commission européenne, qui menace d’imposer des sanctions pour « déficit public excessif ». La France est le troisième pays le plus endetté de l’Union européenne, après l’Italie et la Grèce. Le pays ne répond pas aux critères fixés lors de la création de la monnaie unique européenne, connus sous le nom d’accords de Maastricht. Selon ces critères, les pays de la zone euro sont tenus de maintenir leur niveau d’endettement à un maximum de 60 % de leur produit intérieur brut et leur déficit annuel en dessous du seuil de 3 %.

La France se dirigeait allègrement vers un déficit de 7% de son PIB en 2024 lorsque des élections législatives ont été décrétées sans sommation par le président Emmanuel Macron. Après le vote et la période chaotique qui a suivi, un nouveau gouvernement a été formé. Il vient d’hériter d’un problème qui, selon le nouveau Premier ministre Michel Barnier, est bien pire que ce qui était envisagé avant son arrivée. C’est une mélodie familière parmi plusieurs nouveaux gouvernements.

Il n’en reste pas moins que la France est vraiment en difficulté. Le pays, deuxième économie européenne après l’Allemagne, finance désormais sa lourde dette à un taux d’intérêt supérieur à celui de l’Espagne et à peine inférieur à celui de la Grèce.

Cela signifie que les investisseurs considèrent qu’il est plus sûr de détenir de la dette espagnole que de détenir de la dette française. Cela signifie également que la dette française coûtera plus cher et que la charge d’intérêts augmentera encore le déficit public.

La peste ou le choléra

Des pistes de solutions viennent d’être avancées par le nouveau gouvernement pour réaliser des économies de 60 milliards d’euros (environ 90 milliards de dollars canadiens) d’ici un an. C’est beaucoup d’argent.

Les deux tiers de ces économies doivent provenir de réductions des dépenses publiques et le reste de l’augmentation des recettes de l’État, notamment via une augmentation des impôts sur les plus aisés.

C’est un peu comme avoir le choix entre la peste et le choléra. Comme c’est le cas dans plusieurs autres pays, la population française est irritée par la dégradation constante des services publics, notamment dans les hôpitaux et les écoles. Le projet de réduction du nombre de fonctionnaires et d’enseignants et de réduction des retraites et des aides publiques à l’isolation et à l’électrification notamment ne sera pas facile à échouer dans un pays où la contestation est endémique.

De même, l’intention du gouvernement de lever 20 milliards d’euros de nouvelles recettes en augmentant les impôts des ménages et des entreprises les plus riches risque de se heurter à un mur. La France est déjà le pays où la pression fiscale est la plus élevée au monde.

Le poids des impôts représente 46,1% du produit intérieur brut français, soit le niveau le plus élevé parmi les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques.1.

Au Canada, cette proportion est de 39,2% tandis qu’aux États-Unis, le poids des taxes représente 27,7% du PIB.

La cure d’amaigrissement imposée aux dépenses publiques risque également d’affaiblir une croissance économique déjà anémique et de ruiner ces efforts.

Toutes les mesures restrictives permettraient de réduire le déficit à 5% du PIB en 2025, un objectif qui risque fort de ne pas être atteint, a déjà jugé le Haut Conseil des Finances publiques, un organisme indépendant du gouvernement qui a examiné les propositions.

La France pourrait-elle faire faillite ? Non, car la dette française continue de trouver acheteur sur les marchés financiers et la Banque centrale européenne viendrait sûrement en aide au pays en cas de crise de la dette. Toutefois, les prochaines années s’annoncent difficiles.

1. Lisez un article publié dans Le Point

 
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