L’affaire Archegos arrive devant les tribunaux

L’affaire Archegos arrive devant les tribunaux
L’affaire Archegos arrive devant les tribunaux

Sung Kook Hwang, mieux connu sous le nom de Bill Hwang, est traduit en justice depuis hier. Le fondateur de la société d’investissement privée Archegos Capital Management, dont le capital s’élevait à 36 milliards de dollars et qui s’est effondrée de façon spectaculaire en 2021, doit répondre de sa gestion.

Voici la chronologie de l’effondrement du fonds, l’un des plus gros fiascos de ces dernières années, qui a entraîné des pertes considérables pour plusieurs établissements bancaires et a sans doute contribué à saper les fondations du Crédit Suisse:

  • 1996-2001 : Hwang, qui a quitté la Corée du Sud pour émigrer aux États-Unis lorsqu’il était enfant, a travaillé pour Tiger Management, le fonds spéculatif pionnier du défunt milliardaire Julian Robertson, où il a perfectionné ses compétences en matière de sélection de titres.
  • 2001 : Hwang lance son propre fonds spéculatif, Tiger Asia Management. La société a été créée grâce au financement de démarrage de Robertson, ce qui en fait une partie d’un groupe d’élite de protégés du milliardaire, surnommés les Tiger Cubs.
  • 2012 : Des problèmes réglementaires à Hong Kong et aux États-Unis conduisent Tiger Asia Management à fermer ses portes en 2012. Hwang plaide coupable de fraude électronique liée au commerce illégal d’actions de banques chinoises et verse séparément 44 millions de dollars aux autorités pour régler les accusations de délit d’initié.
  • 2013 : Hwang transforme Tiger Asia en family office, qu’il rebaptise Archegos Capital Management début 2013.

  • Mars 2020 : Opérant depuis son appartement de Manhattan alors que le COVID-19 balaie New York, Hwang commence à accumuler d’énormes positions sur une poignée d’actions, dont la société de médias ViacomCBS, en utilisant des produits dérivés qu’il négocie avec les banques de Wall Street. Ces transactions permettent à Hwang d’accumuler des positions à effet de levier sur les actions sans les détenir et sans avoir à divulguer ses avoirs.
  • Mars 2021 : ViacomCBS annonce une augmentation de capital qui fait baisser le cours de son action, ce qui déclenche l’alarme auprès des banques d’Archegos. Les banques demandent au fonds davantage de garanties pour couvrir l’augmentation de l’exposition aux swaps. Mais Archegos ne dispose pas de suffisamment de liquidités pour répondre aux appels.
  • Certaines banques ont ensuite abandonné les actions qui couvraient ses swaps, entraînant de lourdes pertes pour Archegos et ses prêteurs, comme le Crédit Suisse, qui fait désormais partie d’UBS, et Nomura Holdings. Alors que les banques commencent à déclarer leurs pertes, les régulateurs, dont la SEC, commencent à enquêter sur l’effondrement du fonds.
  • Avril 2022 : les procureurs fédéraux inculpent Hwang de 11 chefs d’accusation et l’ancien directeur financier d’Archegos, Patrick Halligan, de trois chefs d’accusation. Les autorités accusent Hwang et Halligan d’avoir menti aux banques pour augmenter les lignes de crédit d’Archegos et d’avoir utilisé l’argent emprunté pour manipuler les cours des actions. Hwang est accusé de racket, de fraude en valeurs mobilières, de fraude de contrepartie et de fraude électronique, ainsi que de sept chefs de manipulation de marché. Halligan est accusé de racket, de fraude électronique et de fraude en valeurs mobilières. Tous deux ont plaidé non coupable et ont été libérés sous caution.
  • Mai 2024 : début du procès de Hwang et Halligan. Ils devraient faire valoir que les procureurs vont trop loin en avançant une nouvelle théorie de la manipulation du marché. Hwang et Archegos ont fait valoir que la SEC n’avait pas réussi à démontrer comment la société basée à New York avait effectué des transactions trompeuses ni comment ses transactions de swaps, qu’ils qualifiaient de légales, affectaient les prix.
 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

NEXT Le salon automobile de Genève sabordé face à la baisse d’intérêt des constructeurs