Encourager la vocation d’acheteur

Encourager la vocation d’acheteur
Encourager la vocation d’acheteur

Pendant des années, on a pensé que les entreprises dont la propriété se transmettait de génération en génération étaient plus assurées de leur pérennité que les entreprises vendues à un concurrent ou celles reprises par des acheteurs extérieurs. Ce postulat est de moins en moins observable aujourd’hui alors que la succession familiale n’est plus un facteur déterminant pour garantir la survie et l’expansion d’une entreprise dans le temps.


Publié à 1h37

Mis à jour à 6h30

Avec près de 24 000 PME qui devraient être vendues ou transférées au cours de la prochaine année au Québec, selon Statistique Canada, on comprend que ce n’est qu’une infime proportion de celles-ci qui feront l’objet d’une reprise familiale.

C’est pourquoi il faut encourager davantage la vocation des acheteurs au Québec et donner plus de chances à nos PME de poursuivre leurs activités, car le mouvement des propriétaires retraités se poursuivra pendant au moins les 10 prochaines années.

On l’a encore vu cette semaine lorsque l’entreprise DeSerres, dirigée depuis 1975 par Marc DeSerres, membre de la troisième génération de la célèbre famille montréalaise, a décidé de vendre son réseau de 28 magasins de fournitures d’art au Canada au groupe de librairies Renaud-Bray. .

Évidemment, aucun membre de la quatrième génération n’a voulu ou pu poursuivre la destinée de l’entreprise fondée par Omer DeSerres, et tant mieux si un groupe québécois comme Renaud-Bray, bien implanté dans le commerce de détail du secteur culturel , décide de poursuivre l’aventure commencée il y a plus de 100 ans.

Toutefois, les magasins DeSerres auraient également pu être rachetés par des employés clés de l’entreprise qui se seraient unis pour formuler une offre à leur employeur en préparant le départ du propriétaire vendeur sur plusieurs années. Car ce sont les collaborateurs qui connaissent le mieux les clients, les fournisseurs, les équipes en place et les forces et faiblesses de l’entreprise.

La reprise managériale est une voie que de nombreuses PME devront de plus en plus envisager dans les années à venir, car nous avons constaté que depuis 2021, il y a eu plus de transferts et de rachats d’entreprises existantes qu’il n’y en a eu. en crée de nouveaux.

Pire, selon ce que constate Nathaly Riverin, la fondatrice du programme Persévérance entrepreneuriale, dans le Business Forum de La presse de la semaine dernière, le nombre d’entrepreneurs actifs au Québec n’a fait que diminuer depuis son sommet du début des années 2000.

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PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESS

Nathaly Riverin, directrice du nouvel organisme Persévérance entrepreneuriale

Le nombre d’entrepreneurs au Québec est passé de 190 000 en 2001 à 133 400 en 2021, et devrait passer sous la barre des 100 000 d’ici 2025, selon le spécialiste.

Donner des outils aux professionnels

Dans ce contexte entrepreneurial particulier, il est intéressant de constater que les acteurs du secteur économique ont pris des initiatives pour stimuler l’intérêt pour une meilleure gestion de nos entreprises.

Le Regroupement des Jeunes Chambres de Commerce du Québec (RJCCQ), présent dans 40 villes des 16 régions administratives du Québec et dont les membres ont moins de 35 ans, a mis sur pied un mouvement de repreneuriat pour sensibiliser les employés professionnels à leur capacité pour acheter les entreprises pour lesquelles ils travaillent.

« Nous souhaitons sensibiliser, outiller et même mettre en réseau nos adhérents pour leur permettre de racheter leur entreprise. Nous avons lancé un projet pilote avec une première cohorte de 50 personnes qui recevront un accompagnement. Nous allons tout lancer au début novembre», m’explique Pierre Graff, président-directeur général du RJCCQ.

Pierre Graff, qui était en tournée à Rouyn-Noranda, a lancé cette première cohorte de rachats par les employés qui s’appellera « De l’employé à l’acheteur » et qui comptera sur cinq partenaires accompagnateurs.

Les personnes recrutées doivent occuper des postes clés dans une entreprise et elles seront appuyées par des experts pour mener à bien la reprise.

Le premier domaine est celui de la finance et des spécialistes du financement des entreprises de Desjardins les accompagneront, puis nous élaborerons un plan de transfert avec les experts juridiques de De Grandpré Chait.

La firme informatique Alithya sensibilisera, quant à elle, les participants à la gestion et aux investissements des actifs technologiques, tandis qu’une firme de services-conseils verra à leur encadrement dans tout ce qui touche à la gestion des opérations.

Le RJCCQ a lancé le projet de reprise il y a trois ans et a déjà sensibilisé 1 300 jeunes actifs à la démarche, mais ici on structure le projet de manière à fournir les outils et l’accompagnement nécessaires pour former une petite armée d’acheteurs.

« Nous manquons d’acheteurs au Québec et nous lançons cette première initiative. Nous espérons seulement renouveler rapidement l’expérience et la multiplier par la suite. Si on peut sauver des centaines d’entreprises qui n’auraient pas trouvé preneur, ce sera déjà énorme», affirme le PDG du RJCCQ.

 
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