l’oléoduc Trans Mountain, contesté pour son impact sur l’environnement et les populations locales, entre en service

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Trois postes d’amarrage capables de charger des navires pétroliers au terminal maritime de Westridge, terminus du pipeline Trans Mountain, à Burnaby, Colombie-Britannique, Canada, le 26 avril 2024. CHRIS HELGREN / REUTERS

C’est une victoire pour l’industrie pétrolière canadienne malgré les avertissements des écologistes : mercredi 1euh En mai, le pétrole a commencé à circuler dans les nouveaux pipelines du pipeline Trans Mountain. Ce vaste projet de duplication et d’extension des infrastructures existantes, datant de 1953, a duré douze ans, suscitant plusieurs controverses, manifestations et poursuites judiciaires au Canada. “Nous arrivons au bout, c’est une raison d’être fier et nous faisons quelque chose de bien pour le pays”se réjouit la société d’État qui l’exploite, la Trans Mountain Corporation, dans un courriel adressé à Monde.

Conçu à l’origine pour transporter l’équivalent de 300 000 barils de pétrole par jour, l’oléoduc agrandi sera capable de transporter près de 900 000 barils de brut par jour lorsqu’il fonctionnera à son plein potentiel, d’ici quelques semaines. Il s’élève près d’Edmonton (la capitale de l’Alberta) et s’étend sur 1 150 kilomètres jusqu’à la ville de Burnaby, près de Vancouver, sur la côte du Pacifique. Pour le Canada, quatrième exportateur mondial de pétrole brut, ce pipeline triplera les exportations de pétrole et de sables bitumineux de l’Alberta – une province dont l’économie repose principalement sur les combustibles fossiles – vers l’Ouest américain et le marché asiatique.

« Le pétrole des sables bitumineux est le pétrole le plus polluant qui existe »souligne Jean-Philippe Sapinski, professeur d’études environnementales à l’Université de Moncton (Nouveau-Brunswick), qui rappelle également que l’exploitation pétrolière représente déjà un peu plus du quart des émissions de gaz à effet de serre canadiennes.

Risques de marée noire

Depuis qu’il a été annoncé en 2012 par la compagnie pétrolière Kinder Morgan, ce projet d’agrandissement est critiqué par les écologistes et certaines communautés autochtones situées le long de son tracé. Mais aussi par de simples habitants. À Burnaby, par exemple, les habitants craignent pour leur sécurité même si un dépôt pétrolier a été construit à proximité de quartiers résidentiels.

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De plus, selon les estimations de l’entreprise qui exploite l’infrastructure, près de quatre cents pétroliers pourraient transiter chaque année par le terminal maritime de Westridge et naviguer dans l’étroit passage de la baie de Burrard. Un premier bateau chargé de pétrole devrait également quitter ce terminal à la mi-mai.

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Le terminal maritime Westridge, terminus du pipeline Trans Mountain, à Burnaby, vu du parc Cates à North Vancouver, Colombie-Britannique (Canada), le 26 avril 2024.

Le terminal maritime Westridge, terminus du pipeline Trans Mountain, à Burnaby, vu du parc Cates à North Vancouver, Colombie-Britannique (Canada), le 26 avril 2024. CHRIS HELGREN / REUTERS

Associations et experts dénoncent également les conséquences qu’aura ce trafic sur les orques, une espèce menacée, qui chassent et se nourrissent à proximité des routes maritimes. D’autres animaux voient également leur milieu naturel menacé : le saumon, les colibris, le pic à poitrine rouge ou encore l’escargot forestier d’Oregon. « Ce pipeline entraînera la destruction des voies navigables et des écosystèmes et aura un impact sur les nations autochtones qui en dépendent », souligne Jean-Philippe Sapinski.

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