50 000 débardeurs en grève aux Etats-Unis

50 000 débardeurs en grève aux Etats-Unis
50 000 débardeurs en grève aux Etats-Unis

Le syndicat des débardeurs de 14 ports majeurs de la côte Est des États-Unis, qui a entamé des grèves tôt mardi après l’échec des négociations de dernière minute, s’est déclaré prêt à « se battre aussi longtemps que nécessaire ».

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“Nous sommes prêts à nous battre aussi longtemps qu’il le faudra, à rester en grève aussi longtemps qu’il le faudra, pour obtenir les salaires et les protections sociales que nos membres méritent”, a prévenu le président du syndicat ILA, Harold Daggett, dans un communiqué. à la tête de quelque 85 000 débardeurs américains.

Les débardeurs ont commencé à se mettre en grève tôt mardi après l’échec des négociations de dernière minute entre leur syndicat et l’Alliance maritime.

La grève au port de Virginie, l’une des installations touchées, “a commencé à 00h01” mardi, a indiqué le port sur son site Internet, ajoutant que les discussions entre l’Alliance maritime des États-Unis (USMX), qui représente les employeurs, et le Le syndicat ILA « est dans une impasse ».

Lundi soir, les deux partis ont annoncé avoir repris leurs négociations qui, entamées en mai, butaient sur les salaires et l’automatisation.

“Au cours des dernières 24 heures, l’USMX et l’ILA ont échangé des contre-offres concernant les salaires”, a indiqué lundi soir l’Alliance maritime dans un communiqué, précisant avoir “amélioré” sa proposition et demandé une prolongation de l’accord social pour continuer. négocier. Selon une Source proche des discussions, la proposition détaillée par l’Alliance correspond à celle rejetée lundi matin par le syndicat.

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Le syndicat ILA prévoit de faire grève dès l’expiration de la convention collective de six ans, à 23h59 lundi (03h59 GMT mardi) dans les ports de la côte Est et du golfe du Mexique.

Interrogés par l’AFP, l’Alliance et le syndicat n’ont pas réagi dans l’immédiat.

L’USMX représente les employeurs de 36 ports répartis le long des côtes du Maine (nord-est) au Texas (sud), sur le golfe du Mexique, jusqu’à la Floride (sud-est).

En face, le syndicat des débardeurs compte 85 000 adhérents aux Etats-Unis (ports, rivières, lacs).

Le contrat social qui arrive à échéance concerne 25 000 adhérents, travaillant dans les terminaux de chargement de conteneurs et de véhicules roulants de quatorze grands ports (Boston, New York, Philadelphie, Baltimore, Savannah, Miami, Tampa ou encore Houston).

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Le syndicat avait prévenu dimanche que tous ses membres tiendraient des piquets de grève à partir de 0 h 01 mardi, « avec la solidarité des débardeurs et des travailleurs maritimes du monde entier ».

Le transport d’hydrocarbures et de produits agricoles, voire les croisières, ne devraient être que très peu, voire pas du tout, affectés.

Au total, environ 50 000 débardeurs sont en grève.

« Salaire injuste »

“Les membres de l’ILA méritent d’être récompensés pour le travail important qu’ils accomplissent pour maintenir la fluidité et la croissance du commerce américain”, a déclaré lundi matin le syndicat, dénonçant les “milliards de dollars de bénéfices” engrangés par les ports et les transporteurs maritimes, y compris pendant la crise du Covid-19. 19 pandémie.

« Pendant ce temps, les membres dévoués de l’ILA continuent d’être paralysés par l’inflation en raison de salaires injustes », a-t-il poursuivi.

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L’Alliance a critiqué le syndicat pour avoir refusé toute discussion pendant des semaines, empêchant ainsi un accord sur le nouvel accord de six ans.

Et Joe Biden, qui se présente comme le « président le plus favorable aux syndicats », a indiqué dimanche qu’il n’avait pas l’intention d’intervenir. Cinq semaines avant l’élection présidentielle.

Il peut cependant activer la loi Taft-Hartley – utilisée à de nombreuses reprises pour les grèves de l’ILA avant 1977 -, permettant d’imposer un moratoire de 80 jours.

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Le Service fédéral de médiation (SFMC) a indiqué lundi à l’AFP qu’il était en “contact régulier” avec les parties et qu’il était “prêt à aider” si les deux camps étaient d’accord. L’USMX est d’accord, mais pas l’ILA.

Les importateurs et les exportateurs ont pris les devants en expédiant leurs produits à l’avance. D’autres ont opté pour un déchargement sur la côte ouest, plus coûteux et plus long depuis l’Europe.

« Pas de pénurie de produits essentiels »

Mais les ports de la côte ouest, couverts par un accord de travail distinct conclu en 2023 qui leur interdit de faire grève, pourraient perturber les opérations de solidarité. Et ils ont peu de capacité disponible.

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Les ports canadiens ne pourraient pas absorber un trop-plein en provenance des États-Unis. D’autant qu’ils connaissent aussi des mouvements sociaux, comme à Vancouver la semaine dernière et à Montréal, bloqués depuis lundi.

Oxford Economics estime que chaque semaine de grève réduirait le PIB américain de 4,5 à 7,5 milliards de dollars.

Selon l’Anderson Economic Group (AEG), la première semaine de grève devrait coûter 2,1 milliards de dollars, dont 1,5 milliard de dollars en biens perdus (tels que des denrées périssables).

“Nous ne prévoyons aucune pénurie de produits essentiels dans l’immédiat”, a déclaré lundi Kathy Hochul, gouverneure de l’Etat de New York, lors d’une conférence de presse.

Les constructeurs automobiles devraient être touchés par le débrayage, les ports de Baltimore et de Géorgie servant de point d’entrée pour les pièces détachées et de point de sortie pour les véhicules.

Ford surveille la situation « de près ». Le groupe allemand BMW, qui fabrique plusieurs modèles de SUV exclusivement en Caroline du Sud, ne prévoit aucun problème cette semaine.

Le groupe logistique DHL, qui a constaté une « forte demande » pour ses services de fret aérien, a activé « plusieurs plans d’urgence » pour ses propres expéditions, y compris le recours à des ports et moyens de transport alternatifs.

 
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