Entretien avec Nicolas Hénin, directeur général adjoint de la compagnie low-cost Transavia, filiale du groupe Air France-KLM.
En 2019, Transavia annonçait de grandes ambitions pour l’aéroport Montpellier Méditerranée. Quoi de neuf aujourd’hui ?
Le développement prévu à l’époque ne s’est pas produit au rythme prévu. Mais nous sommes toujours là. La preuve en est la programmation que nous annonçons pour cet été. Nous repartons à l’offensive, avec une offre de places à l’international en hausse de 30% par rapport à l’été 2023. Avec bien sûr un réseau un peu différent puisque nous ouvrons cet été Istanbul, Rabat et Constantine. De plus, nous maintenons un avion basé à l’aéroport de Montpellier tout l’été.
Pourquoi les ambitions ont-elles été revues à la baisse ?
Il y a deux raisons. La première est qu’entre-temps il y a eu la pandémie de Covid, qui a fortement perturbé les transports aériens. Cela a ralenti la croissance entamée auparavant. La seconde est liée à la nouvelle stratégie décidée par le groupe Air France-KLM, qui a choisi de se concentrer sur le développement de notre présence à l’aéroport de Paris-Orly. Cette stratégie monopolisera une grande partie de notre croissance au cours des deux prochaines années. Cela limite notre marge de manœuvre sur le potentiel des avions dédiés à cette stratégie à Orly. Alors que nous avions prévu de les mobiliser au profit de notre croissance en régions. Toutefois, cela ne veut pas dire que nous ne trouverons pas de petites marges de croissance dans les provinces.
Comment s’annonce la saison estivale pour votre programme au départ de Montpellier ?
Très bien puisque nous sommes en avance en termes de taux d’occupation de nos avions. Nous sommes donc, aujourd’hui, cinq points au-dessus de ce que nous avions observé à l’été 2023. Sur toute la saison estivale, nous sommes entre un et deux points au-dessus. Cela montre la dynamique de la demande à Montpellier et sa région. Nous mettons toujours en vente 420 000 places dans l’offre estivale de Montpellier. Avec une croissance de 30% à l’international, une niche que nous souhaitons fortement développer.
Vous venez d’annoncer Dubaï depuis Toulouse l’hiver prochain. Montpellier pourrait-elle être concernée par ce type de destination ?
Nous avons découvert Dubaï l’hiver dernier depuis Lyon et Marseille. Comme cela a bien fonctionné, nous lançons bel et bien un vol depuis Toulouse l’hiver prochain. L’objectif est de mieux utiliser nos avions pendant l’hiver, lorsque le trafic est moindre. Nous sommes sur une voie de développement pragmatique, à la recherche d’un segment de marché qui n’existe pas aujourd’hui. Si ce marché est satisfaisant, pourquoi ne pas l’étendre à d’autres villes de la région.
