Des chercheurs belges développent une batterie révolutionnaire sans terres rares

Des chercheurs belges ont développé une alternative aux batteries au lithium : une batterie qui stocke l’énergie… dans l’eau. Une technologie intéressante à éviter de dépendre des batteries chinoises dont le lithium est parfois extrait dans des conditions néfastes pour la nature.

Il y a six mois, Willy Moreels a investi. Une quinzaine de panneaux solaires qui couvrent une partie de sa consommation électrique, mais pas seulement. La journée, ils rechargent une batterie installée dans la cave de son logement. « Pour le moment, l’électricité ne me coûte rien. Cela ne m’apporte rien non plus, mais je recharge la batterie pour ce soir. Lorsqu’il n’y a plus de lumière dehors, je peux utiliser l’électricité contenue dans la batterie », explique Willy.

Lorsque vous revendez l’énergie, nous la rachetons quatre à cinq fois moins cher

A Bruxelles, le compteur à marche arrière est terminé depuis plusieurs années. Une batterie permet de rentabiliser sa propre production d’énergie. “Ici, 1 kW équivaut à 1 kW. Alors que lorsque vous revendez l’énergie sur le réseau, elle vous est rachetée quatre à cinq fois moins cher que ce que vous payez, d’où l’intérêt d’installer une batterie.», explique Dario Cala, conseiller commercial chez un installateur de panneaux solaires.

Des économies en perspective

Investissement total pour Willy : environ 12 000 euros. Une belle somme qu’il espère avoir rentabilisée en moins de 10 ans. “Normalement, on pourrait économiser 70% sur un montant annuel de 1 500 €, cela représente 400 € ou 500 € à payer au lieu de 1 500 €», démontre Willy Moreels.

L’inconvénient de ces batteries est qu’elles fonctionnent au lithium. Un métal hautement stratégique dans un marché monopolisé par la Chine. Des chercheurs de l’UCLouvain, de l’ECAM et de l’ULiège travaillent sur une alternative : une batterie, dont la matière première est très abondante : l’eau.

Comment ça fonctionne ?

Un réservoir d’eau de mille litres est chauffé à environ 65 degrés. Cette eau chaude est ensuite injectée dans une machine qui contient un liquide qui s’évapore à basse température. “Ce fluide sera chauffé par l’eau chaude qui est stockée dans le réservoir. Et une fois chauffée, elle se transformera en vapeur. Nous pourrons utiliser cette vapeur et la détendre dans une turbine. Cette turbine sera ensuite entraînée et entraînera à son tour un générateur qui produira de l’électricité.», explique Matteo Hauglustaine, chercheur à l’ECAM Bruxelles.

Cette machine expérimentale appelée batterie Carnot stocke un peu plus de la moitié de l’énergie contenue dans une petite batterie domestique au lithium. “Dans les batteries Carnot, l’énergie est stockée sous forme de chaleur et non sous forme chimique comme dans les batteries au lithium. Cela permet de réduire les coûts de stockage, car cela nécessite des matériaux assez simples à construire et peu énergivores en termes de fabrication.», démontre Matteo Hauglustaine, chercheur à l’ECAM Bruxelles.

Cette batterie peut être utilisée à la maison, mais aussi en usine. Il est également étudié pour des utilisations à l’échelle d’un réseau régional, voire national, permettant de stocker de grandes quantités d’énergie verte. Pour ce faire, il faudra passer par un stockage à très haute température : «Plus le stockage est chaud, meilleure est l’efficacité de la machine. On passe donc à des stockages qui sont de l’ordre de 500°C, 600°C, 700°C, 800°C, typiquement comme dans la pierre. Nous stockons de grands réservoirs en pierre d’où nous extrayons la chaleur», spécule Antoine Laterre, chercheur à l’UCLouvain et à l’ULiège.

Stockage d’énergie moins cher qui n’utilise pas de matériaux stratégiques. L’Allemagne finance par exemple des études pour transformer ses anciennes centrales à charbon en immenses batteries Carnot.

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