Madrid (awp/afp) – L’État espagnol a annoncé vendredi avoir porté à 6% sa participation dans le géant des télécoms Telefónica, se rapprochant ainsi de son objectif de 10% huit mois après l’arrivée de la société saoudienne STC au capital de l’opérateur téléphonique.
Dans un communiqué adressé au gendarme boursier espagnol, la Société Publique de Participations Industrielles (Sepi), véhicule d’investissement de l’État espagnol, indique avoir atteint ce cap de 6% « le 24 avril », « conformément à la décision » prise en décembre « lors du conseil des ministres ».
En décembre, le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez a annoncé que l’État restituerait 10 % du capital de Telefónica – dont elle avait été privatisée en 1997 – afin de renforcer « une entreprise très importante et stratégique pour le pays ».
Une première étape a été franchie le 26 mars avec l’acquisition de 3% des actions du géant de la téléphonie, qui fête ce mois-ci ses 100 ans. Sepi n’a pas donné de calendrier pour la suite de son augmentation de capital de l’opérateur.
Le retour de Sepi à Telefónica a été décidé après l’acquisition surprise en septembre du groupe Saudi Telecom Company (STC) – numéro un des télécoms en Arabie Saoudite – de 9,9% de l’opérateur espagnol (4,9% en actions et 5% en dérivés). pour 2,1 milliards d’euros.
STC, détenue majoritairement par le fonds souverain saoudien PIF, avait assuré à l’époque n’avoir aucune intention de « prendre le contrôle ou une participation majoritaire » dans Telefónica. Mais cette arrivée, qui a surpris le groupe, a suscité des craintes en Espagne.
Telefónica, présente dans 12 pays dont le Brésil, l’Allemagne et le Royaume-Uni, est en effet considérée comme une entreprise « stratégique » par l’État, notamment dans le domaine militaire, le groupe proposant des services de télécommunications à l’armée espagnole.
AFP/CK
