La chute du yen s’accélère après le statu quo monétaire de la Banque du Japon

La chute du yen s’accélère après le statu quo monétaire de la Banque du Japon
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Londres (awp/afp) – Le yen a vu ses pertes se creuser vendredi, franchissant le seuil des 157 yens pour un dollar après que la Banque du Japon (BoJ) a maintenu son taux directeur inchangé, et en raison de la force de la note verte.

L’accès de faiblesse est tel que les investisseurs parient sur une intervention imminente du Japon sur le marché des changes.

Vers 16H45 GMT (17H45 à Paris), la monnaie japonaise plongeait de 1,16% à 157,48 yens pour un dollar, après avoir chuté face au billet vert à 157,49 yens, un niveau inédit depuis mai 1990.

La monnaie japonaise a également chuté de 0,78% à 168,33 yens pour un euro, après avoir atteint vendredi un nouveau plus bas depuis août 2008 par rapport à la monnaie unique, à 168,35 yens.

Malgré la chute apparemment inexorable de sa monnaie, qui inquiète les autorités du pays, la banque centrale japonaise n’a pas modifié vendredi son taux directeur, maintenu entre 0% et 0,1%, et a conservé un ton plutôt accommodant.

“Il n’est pas surprenant que le yen s’affaiblisse suite à l’annonce” de la BoJ, qui ne comporte “aucun changement dans la communication sur la date de la prochaine hausse des taux”, explique Derek Halpenny, du MUFG.

Cela « signifie qu’une intervention du ministère des Finances sera nécessaire » : cela « aura probablement lieu très prochainement, voire aujourd’hui », prédit l’analyste.

Le Japon avait vendu plus de 60 milliards de dollars de ses réserves de change à trois reprises, en septembre et octobre 2022, afin de soutenir sa monnaie.

“Mais toute intervention, si elle n’est pas coordonnée et sans l’appui d’un “message plus agressif sur les taux”, restera vaine”, estime Charu Chanana, analyste chez Saxo Capital Market.

Par ailleurs, la BoJ a relevé vendredi ses prévisions d’inflation, mais plus en raison de la récente hausse des prix du pétrole et de la dissipation des effets des mesures anti-inflationnistes du gouvernement que du début d’un « cercle vertueux » entre hausses de salaires et prix. .

L’institution anticipe désormais une hausse des prix à la consommation (hors produits frais) de 2,8% pour l’exercice 2024/25 qui a débuté le 1er avril, contre 2,4% lors de ses précédentes projections de janvier. La BoJ vise une inflation stable à 2% hors produits frais.

Vendredi, le dollar était également soutenu par une hausse de l’inflation aux Etats-Unis: l’indice des prix PCE du mois de mars, baromètre privilégié de la Réserve fédérale américaine (Fed), est monté à 2,7% sur un an contre 2,5% en février, plus que prévu par les économistes.

Cet indicateur montre que “les pressions inflationnistes restent trop fortes” pour que la Fed, qui se réunit mardi et mercredi, “commence à baisser les taux”, indique Matthew Ryan, analyste chez Ebury, les cambistes “n’évaluant désormais aucune réelle chance de baisse avant à au moins une chute. »

        Cours de vendredi Cours de jeudi          15H45 GMT               21H00 GMT  EUR/USD 1,0689                  1,0730  EUR/JPY 168,33                  167,01  EUR/CHF 0,9773                  0,9787  EUR/GBP 0,8570                  0,8574  USD/JPY 157,48                  155,65  USD/CHF 0,9143                  0,9121  GBP/USD 1,2472                  1,2514  

AFP/RP

 
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