Trois mois. C’est le temps qu’il reste à l’usine de papier sulfurisé Ahlström, à Bousbecque, dans le Nord, avant de fermer ses portes. À la fin de la semaine dernière, un processus de consultation avec les représentants syndicaux a été ouvert. 117 emplois sont menacés.
Implantée à Bousbecque depuis près de 150 ans, l’usine fait face à une réduction de son carnet de commandes. Avec une capacité annuelle de 12 000 tonnes de papier sulfurisé, elle est en surcapacité. La direction parle de « concurrence croissante » dans le secteur et assure étudier toutes les possibilités. Mais, indique-t-elle, elle « n’a pas pu, à ce stade, trouver des solutions qui permettraient à Ahlstrom de continuer à exploiter le site de manière durable ».
Regroupement d’activités
Le groupe envisage de centraliser sa production de papier sulfurisé dans son usine de Saint-Séverin (Charente) pour « réduire les coûts de production et améliorer la compétitivité ». Et de poursuivre : «Nous envisageons de nous départir du site de Bousbecque et, si aucun repreneur n’est trouvé, de le fermer.»
Les syndicats étaient constitués sous forme d’organisations intersyndicales. Les 117 salariés sont actuellement au chômage partiel. Certains d’entre eux ont décidé d’occuper le site et notamment de retarder le transfert des machines en Charente. Le 6 mai, une réunion de négociation est prévue avec la direction. “Nous nous engageons à examiner toutes les options possibles afin de minimiser les éventuelles conséquences sociales.a déclaré Guillaume Latourrette, vice-président de l’activité alimentaire mondiale d’Ahlstrom.
Un sentiment de « déjà vu »
Un scénario qui se répète puisqu’en 2023, Ahlstrom a vendu son site de Stenay, dans la Meuse, qui a ensuite été repris par un fonds d’investissement allemand. D’anciens salariés d’Ahlstrom-Stenay ont également exprimé leur soutien à leurs collègues du Nord. Via leur intersyndicale CGT-FO, ils ajoutent : « il est important de constater que le communiqué du groupe Ahlstrom sur la situation de Bousbecque utilise exactement les mêmes termes que ceux évoqués pour le site de la Meuse… Quel manque de considération !
L’annonce de la fermeture de la papeterie de Bousbecque intervient un mois après celle de la fermeture de la cartonnage RDM à Blendeques, dans le Pas-de-Calais. Encore un exemple illustrant un marché du papier et du carton en difficulté depuis plusieurs mois.
Rachetée en 1996 par Ahlstrom, l’usine de Bousbecque a été créée en 1875. Ahlstrom est un groupe finlandais qui réalise un chiffre d’affaires de 3 milliards d’euros en 2023. Il compte environ 7 000 salariés dans tous les domaines. de ses 37 sites à travers le monde.
