RIYAD : La transformation de l’Arabie saoudite a impliqué de nombreux acteurs : le gouvernement, les citoyens saoudiens, le secteur privé et les partenaires internationaux. Grâce à leurs efforts combinés, le plan est en avance sur le calendrier prévu en 2023, lorsque la Vision 2030 atteindra la moitié du chemin.
Huit ans après son lancement, les promesses de réforme sociale et de diversification économique du plan se concrétisent rapidement. En effet, 87 % des 1 064 initiatives sont considérées comme terminées ou en voie de l’être.
La Vision 2030 propose trois axes : construire « une société dynamique », « une économie prospère » et « une nation ambitieuse ». Ils sont déployés selon une approche progressive et permettent au Royaume de s’adapter, d’évoluer et de devenir plus agile.
Alors que l’Arabie saoudite approche de la fin de la deuxième phase – et du début de la période de mise en œuvre de 2025 – la stratégie économique, qui avait initialement suscité des doutes, n’est plus une simple idée, mais une transformation efficace.
Fin 2023, quelque 197 des 243 indicateurs de performance clés de la Vision 2030 avaient été pleinement atteints. Parmi eux, 176 ont dépassé leurs objectifs.
Une tendance similaire est observée dans divers domaines socio-économiques, incitant le pays à reconsidérer ses ambitions et à fixer des objectifs plus élevés pour 2030.
Une économie technicolor
En lançant le plan de diversification économique en 2016, le prince héritier Mohammed ben Salmane a promis d’améliorer l’environnement des affaires du Royaume. Il a permis à l’économie de prospérer et de générer des opportunités d’emploi pour les citoyens ainsi qu’une prospérité à long terme pour la nation.
Entre l’augmentation des investissements directs étrangers, la croissance du nombre de petites et moyennes entreprises et l’ouverture de nouveaux secteurs dans des domaines tels que le tourisme et le divertissement, le pays a enregistré une contribution record des revenus non pétroliers.
Fin 2023, les revenus dépassaient 121,8 milliards de dollars (1 dollar = 0,94 euro) et contribuaient à hauteur de 50 % au produit intérieur brut réel.
Le PIB non pétrolier du Royaume s’est élevé à plus de 503,6 milliards de dollars, dépassant le niveau de référence (404,9 milliards de dollars) et se rapprochant de l’objectif de 515,6 milliards de dollars.
Ces résultats surviennent alors que l’Arabie saoudite a mis en œuvre une série d’initiatives économiques et réglementaires visant à stimuler la croissance du secteur privé et à attirer les investissements étrangers. Ces réformes comprennent l’assouplissement des restrictions sur la propriété étrangère dans divers secteurs, la rationalisation de la réglementation commerciale et la privatisation des entreprises publiques.
Ces changements en cours et la situation stratégique de Riyad au carrefour de trois continents en ont fait une destination d’investissement précieuse pour les entreprises mondiales. En 2023, plus de 180 entreprises ont obtenu l’autorisation d’ouvrir des bureaux régionaux dans la capitale saoudienne.
Dans le même temps, la contribution du secteur privé au PIB total s’est élevée à 45%, marquant une augmentation notable par rapport au niveau de référence de 40,3% et se rapprochant de l’objectif de 65% fixé par Vision 2030.
Faisant écho à cette notion, les investissements directs étrangers ont connu une croissance notable, contribuant à hauteur de 2,4% au PIB du pays.
L’entité souveraine du Royaume, le Fonds d’investissement public, avait des actifs sous gestion de plus de 749 milliards de dollars en 2023, dépassant l’objectif annuel (environ 720 milliards de dollars).
Ces succès ont permis au Royaume de se classer au premier rang de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord en matière d’investissement en capital-risque en 2023, capturant 52 % du capital total déployé dans la région, pour une valeur de 1,4 milliard de dollars.
De plus, le sous-indice de participation et d’opportunités économiques est passé de 0,33 à 0,637, dépassant l’objectif annuel (0,592).
Un effectif équitable
L’Arabie saoudite a atteint son taux de chômage le plus bas, soit 7,7 % en 2023, contre 12,3 % en 2016, dépassant l’objectif de 8 % fixé pour 2023 et se rapprochant de l’objectif de 7 %. fixé par Vision 2030.
Cependant, la réussite la plus remarquable du pays en matière d’emploi reste caractérisée par une partie de sa main-d’œuvre jusqu’alors négligée : la participation des femmes atteint désormais un niveau record de 35,5 %, dépassant l’objectif de 2030.
L’Arabie saoudite a vu un nombre croissant de femmes assumer des rôles de direction dans divers secteurs, notamment le gouvernement, les affaires, le monde universitaire et les médias.
Cette réussite est également attribuée à un gouvernement qui a travaillé activement pour accroître les opportunités d’emploi pour les femmes dans un large éventail de secteurs, notamment la santé, l’éducation et la finance, ainsi que la technologie et l’hôtellerie.
De plus, Vision 2030 encourage l’entrepreneuriat féminin ainsi que la croissance des petites entreprises détenues et gérées par des femmes. Des initiatives telles que des programmes de prêts, des incubateurs d’entreprises et des événements de réseautage offrent un soutien et des ressources aux femmes entrepreneures en herbe pour démarrer et développer leur entreprise.
C’est ce qui a amené le pays à annoncer qu’il modifierait l’objectif de participation des femmes qu’il s’était fixé dans le cadre de la Vision 2030.
L’essor des PME
Les petites et moyennes entreprises (PME), qui devraient jouer un rôle essentiel dans le développement économique du Royaume et contribuer à la réalisation de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, ont enregistré une croissance de plus de 200 % depuis le lancement du plan national. Cette dernière s’est traduite par une aide financière de 10 milliards de riyals saoudiens (SAR) pour les PME (1 SAR = 0,25 euros) et 6,7 millions de salariés du secteur d’ici fin 2023.
En 2022, la Banque des PME a été créée par le Conseil des ministres comme l’un des fonds de développement et institutions financières affiliés au Fonds national de développement.
La Banque PME vise à accroître les financements apportés au secteur et à renforcer les contributions des institutions dans la fourniture de solutions de financement innovantes qui contribuent à la stabilité de ce secteur.
Par conséquent, les initiatives Vision 2030 ont soutenu plusieurs programmes, centres et services fournis par l’Autorité générale pour les petites et moyennes entreprises, également connue sous le nom de « Monsha’at ».
Parmi eux, le programme intitulé « Tomoh », une communauté pour les PME à croissance rapide, vise à stimuler leur croissance à travers des services et des programmes. Tomoh a contribué à la cotation de 18 sociétés sur le marché parallèle – appelé « Nomu » – de la bourse saoudienne.
Ce texte est la traduction d’un article publié sur Arabnews.com
