Les smartphones que nous tenons chaque jour entre nos mains génèrent-ils un carnage humain ? Là République Démocratique du Congo accuse le géant Apple d’exploiter illégalement les mines de cobalt pour fabriquer ses téléphones. Et dans ces mines, les ONG constatent la présence d’enfants.
Au-delà d’Apple, plus de la moitié du cobalt extrait dans le monde provient de la RDC. “Le cobalt est un minéral aujourd’hui largement utilisé, notamment dans les batteries, car il permet de stocker une grande quantité d’énergie tout en les maintenant à une température stable”, explique Madalena Neglia, directrice, sur RTL. du bureau des droits de l’homme à l’ONG internationale FIDH.
L’extraction du cobalt a des conséquences particulièrement graves sur l’environnement. « Une partie est extraite dans des mines légales », explique le spécialiste, qui évoque des procédés très gourmands en eau et générant de l’eau. “Beaucoup de déchets se retrouvent dans l’eau”.
Apple, comme toutes les entreprises qui s’approvisionnent en cobalt, a la responsabilité et même l’obligation d’avoir une certaine vigilance sur sa chaîne d’approvisionnement.
Madalena Neglia, directrice du bureau des droits de l’homme à l’ONG internationale FIDH, sur RTL
Mais une partie est extraite illégalement, « via des mines artisanales ». Il s’agit, selon Maddalena Neglia, « souvent d’entreprises, mais informelles, réalisées par exemple par des groupes armés, qui alimentent le conflit dans une partie du pays ».
Et dans ces mines illégales, les mineurs, âgés de 7 ans pour les plus jeunes, travaillent. « Malheureusement, il y a une grande proportion d’enfants, confirme-t-elle. Ils estiment qu’il y a environ 40 000 enfants qui travaillent dans les mines artisanales illégales en République démocratique du Congo. L’extraction se fait à la main, il est donc plus facile pour les enfants d’entrer dans les mines, de pouvoir travailler et réussir à prélever le minerai. »
“Apple, comme toutes les entreprises qui s’approvisionnent en cobalt, a la responsabilité et même l’obligation d’avoir une certaine vigilance sur sa chaîne d’approvisionnement”, estime Maddalena Neglia. Lorsque nous nous approvisionnons en une matière comme le cobalt, nous soupçonnons qu’elle peut provenir de lieux où éclatent notamment des conflits armés. L’entreprise doit exercer une vigilance accrue, dit-on, sur l’origine de cette matière.
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