Le président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, a appelé jeudi à une action plus urgente alors que le changement climatique continue de faire des ravages dans de nombreux pays africains.
M. Adesina s’exprimait lors d’une table ronde de haut niveau sur le financement climatique, organisée par le vice-ministre britannique des Affaires étrangères et ministre d’État chargé du Développement et de l’Afrique, Andrew Mitchell, et la ministre allemande de la Coopération économique et du Développement, Svenja Schulze, à l’occasion du printemps. réunions du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale.
Le président du Groupe de la Banque africaine de développement a déclaré que la sécheresse dévastatrice qui touche actuellement plusieurs régions d’Afrique souligne la nécessité pour toutes les parties prenantes de s’unir pour accélérer le soutien et le financement en faveur du continent africain.
« L’Afrique est dans l’œil de la tempête du changement climatique, avec neuf des dix pays les plus vulnérables au changement climatique au monde (…) Mais l’Afrique n’obtient pas ce dont elle a besoin pour s’adapter au changement climatique. L’Afrique n’a reçu que 30 milliards de dollars par an pour l’adaptation au climat, alors que ses besoins s’élèvent à 277 milliards de dollars par an, créant un énorme déficit de financement », a expliqué M. Adesina.
La Banque africaine de développement a augmenté son financement climatique et dépasse ses objectifs climatiques pour les pays africains. La Banque a lancé plusieurs innovations pour mobiliser des ressources qui contribueront à accroître le financement climatique. Elle a notamment récemment procédé à une émission de capital hybride de 750 millions de dollars sur les marchés mondiaux des capitaux, la première opération de ce type pour une banque multilatérale de développement. Cette initiative a été sursouscrite à hauteur de six milliards de dollars.
La transaction Room to Run de la Banque africaine de développement, soutenue par une garantie de 2 milliards de dollars du Royaume-Uni, a permis à la Banque de débloquer 2 milliards de dollars supplémentaires à consacrer au financement climatique.
M. Adesina a déclaré que la Banque africaine de développement avait tenu ses promesses. « La Banque africaine de développement s’est fixé pour objectif de consacrer 40 % de son financement total au financement climatique. Nous avons constamment dépassé cet objectif au cours des trois dernières années pour atteindre 55 % en 2023 », a-t-il déclaré.
La réunion a souligné le besoin urgent de partenariats et de collaboration pour fournir des financements climatiques aux pays qui en ont le plus besoin, notamment en renforçant les capacités de ces pays afin de mieux utiliser ces fonds, de développer des projets bancables et de soutenir les petits exploitants agricoles.
Le président du Groupe de la Banque mondiale, Ajay Banga, a encouragé les parties prenantes à rester déterminées à aller de l’avant malgré les frustrations existantes. « La première chose à faire est non seulement de lever des fonds, mais aussi de renforcer la capacité des pays à obtenir des projets bancables et à les mettre en œuvre. Nous devons trouver des moyens d’aider les pays à acquérir des connaissances », a-t-il appelé.
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