Nous sommes conscients depuis longtemps de la problématique des débordements fréquents dans le secteur Trois-Rivières-Ouest. Fréquemment, lors de fortes pluies, les secteurs des rues Marion et autour du boulevard des Récollets se retrouvent les deux pieds dans l’eau… et les dégâts qui en découlent coûtent de plus en plus cher à la Ville de Trois-Rivières. .
Ma collègue Marie-Ève Lafontaine a également écrit un article ce matin, discutant de l’ampleur des réclamations annuelles liées aux dommages causés par l’eau. En moyenne, près de 270 000 $ doivent être versés aux citoyens, dont plusieurs issus de ces secteurs. En 2021, nous avons pratiquement établi un record avec 660 avis ou plaintes pour un montant payé de 522 415,32 $. C’était le fameux été de la tempête du 8 juin, on s’en souviendra longtemps.
Cependant, nous avons peut-être trouvé une solution pour y remédier, du moins dans une large mesure. Il nous faut une quatrième rivière ! Et ne pensez pas que la rivière Saint-Maurice ait quelque chose à voir là-dedans. Il s’agit plutôt d’un nouvel exutoire qui serait creusé le long de l’autoroute 55 en question, et qui soulagerait les trois exutoires naturels déjà présents, soit les rivières Milette, Bettez et Lacerte.
Le projet s’inscrit dans un vaste plan de gestion des eaux pluviales, qui s’inscrit évidemment dans la transition nécessaire pour s’adapter aux effets des changements climatiques sur le réseau public de la Ville. Il s’agirait de la première phase d’un plan plus global, un plan qui se déploierait à moyen et long terme, explique le porte-parole de la Ville, Mikaël Morrissette.
« Lors de fortes pluies, les différents réseaux se retrouvent très encombrés. Ce que nous souhaitons, c’est minimiser l’impact sur le réseau, et désengorger les trois rivières qui font office d’exutoires naturels. Ce que nous visons, c’est de profiler un fossé le long de l’autoroute 55, allant du pont Laviolette au boulevard Gene-H.-Kruger, jusqu’à l’autoroute 40», explique M. Morrissette. .
Le projet nécessiterait également la réparation de ponceaux sur Gene-H.-Kruger ainsi qu’au parc Laviolette. Au total, la facture serait de 8 millions de dollars pour acquérir ce quatrième fleuve, rapporte-t-on. Déjà, 2,8 millions sont prévus dans le Plan triennal d’immobilisations (PTI) 2024-25-26 pour y parvenir, montants qui seront ajustés lors de l’adoption du prochain PTI.
Il ne manque actuellement que les autorisations du ministère de l’Environnement, ainsi que du ministère des Transports. Dès que cela sera fait, nous procéderons aux travaux. «On aurait aimé le faire plus tôt et débuter les travaux en mai, mais ce sera probablement mieux à l’automne», estime Mikaël Morrissette.
C’est ainsi que Trois-Rivières devrait bientôt avoir sa quatrième rivière ! Rien pour renommer la ville, certes ! Mais de quoi soulager trois autres petites rivières en surchauffe de plus en plus… et de quoi, espérons-le, rassurer plusieurs citoyens.
Peut-on penser que cette seule mesure va tout résoudre ? Certainement pas, mais cela soulagera au moins un peu la pression exercée sur le réseau existant. Cette mesure doit toutefois s’inscrire dans un plan plus global, où différentes mesures seront mises en place au cours des prochaines années pour tenter de réduire les effets d’un problème très complexe. Il faut au moins reconnaître que la Ville ne reste pas inactive pour le moment et trouve des solutions.
À ce projet plus vaste, ajoutons la volonté d’augmenter la capacité de gérer le volume d’eau géré par la rivière Milette. En effet, à moyen ou long terme, nous prévoyons également agrandir le bassin de rétention de la rivière Milette, situé à proximité de l’UQTR. Un projet prévu à plus long terme que celui du creusement de cette quatrième rivière, mais qui redonnera certainement un peu d’espoir à ceux qui, dès que la pluie s’annonce, sont obligés de retenir leur souffle.
