Les issues de secours possibles pour le budget 2025 – Mon Blog

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Ce sera le projet de loi de finances de tous les dangers. Le budget d'automne au Parlement s'annonce le plus laborieux de la Ve République. Sur fond de dégradation de la situation financière, illustrée par l'ouverture d'une procédure pour déficit excessif au niveau européen, le budget fait face à deux écueils. A court terme, la délicate composition du gouvernement risque de compromettre le calendrier très serré du budget de l'Etat, ainsi que celui de la Sécurité sociale. Texte à caractère très politique, son élaboration nécessite des consultations et des arbitrages rendus impossibles par la longue période d'incertitude politique qui a suivi le second tour des législatives.

D’autres étapes incluent la transmission du texte au Haut Conseil des finances publiques, qui doit se prononcer sur le réalisme des prévisions de croissance, de recettes et d’inflation, avant que le projet de loi ne soit formellement présenté fin septembre au Conseil des ministres. Ce ne sera probablement pas le cas ce vendredi. Le futur gouvernement pourrait ne pas être en mesure de respecter le délai de 1est Le gouvernement a annoncé le 1er octobre, date à laquelle le texte doit être transmis à l'Assemblée nationale, première chambre saisie. Compte tenu des circonstances exceptionnelles, le gouvernement pourrait donc déposer sa copie avec quelques jours de retard (relire notre article). La marge de manœuvre est toutefois limitée, puisque la Constitution impose de laisser au Parlement un délai de 70 jours pour l'examiner.

Bien avant d’être temporel, le risque est déjà politique. Dans cette Assemblée nationale fragmentée, Michel Barnier sera menacé par le Nouveau Front populaire, à gauche, et le Rassemblement national, à sa droite. Compte tenu des choix difficiles à faire dans le budget pour garantir une trajectoire budgétaire conforme à ce qu’impose la zone euro, la probabilité que le budget contrarie une majorité de députés est tout sauf nulle. Certaines procédures existent, en cas de difficultés.

Le budget par ordonnances

La Constitution prévoit un premier cas de figure dans son article 47 : « si le Parlement ne s’est pas prononcé dans un délai de 70 jours, les dispositions du projet de loi peuvent être mises en vigueur par ordonnances ». Cette disposition n’a encore jamais été mise en œuvre sous la Ve République. C’est une façon d’éviter qu’une discussion parlementaire ne s’enlise.

Le gouvernement ne peut agir que par décret si le Parlement n'a pas pu terminer l'examen une fois le délai expiré. Les constitutionnalistes considèrent que voter contre revient à prendre une décision. Un dépôt tardif du projet de loi au mois d'octobre ne permet pas non plus d'activer cet article.

Cette perspective risque d'aggraver la crise politique dans une Assemblée nationale explosive. « Le vote du budget reste la clé, il traduit une politique financière. Voir un tel texte promulgué par ordonnances est la négation de la démocratie », s'est exclamé Charles de Courson, le rapporteur général de la commission des finances de l'Assemblée nationale (LIOT) sur France Inter le 9 septembre.

Un examen en deux étapes

Dans le cas où le gouvernement serait responsable d'un calendrier intenable, en raison d'un dépôt tardif, il est possible de repousser l'examen du projet de loi au-delà du 31 décembre. Avant le 11 décembre, le gouvernement peut demander au Parlement de décider, par un vote séparé sur la première partie du projet de loi, celle qui concerne les recettes, donc l'autorisation parlementaire de percevoir l'impôt.

Une fois cette autorisation obtenue, le gouvernement prend des décrets pour ouvrir les crédits « applicables uniquement aux services votés ». Ils représentent, selon la loi organique, « les crédits minimaux que le gouvernement considère indispensables pour poursuivre l’exécution des services publics dans les conditions qui ont été approuvées l’année précédente par le Parlement ». L’inflation ne pourrait donc pas être prise en compte. Ces décrets n’interrompent pas la discussion du projet de loi de finances.

La facture spéciale, en cas de retard important

Dans le cas où le gouvernement n'aurait pas réussi à obtenir un vote favorable du Parlement sur le premier volet, il peut déposer un projet de loi spécial avant le 19 décembre. Celui-ci autorise l'Etat à continuer de percevoir les impôts existants jusqu'au vote de la loi de finances. Côté dépenses, le gouvernement procède à nouveau par décrets, sur la base des montants votés l'an dernier, ce qui ne le dispense pas d'adopter une loi de finances en bonne et due forme.

« L'exigence constitutionnelle de continuité de la vie nationale signifierait que le Conseil constitutionnel serait relativement indulgent à l'égard de l'imagination dont pourrait faire preuve le gouvernement », nous explique Mathieu Carpentier, professeur de droit public à l'université Toulouse Capitole.

La Constitution reste complètement muette sur la possibilité qu'un Parlement persiste à rejeter une loi spéciale, faite pour renouveler le montant des impôts (relire notre article).

 
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