« Le gouvernement doit revoir les clauses des aides au logement »

« Le gouvernement doit revoir les clauses des aides au logement »
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Finances News Hebdo : Comment jugez-vous l’évolution du secteur immobilier au cours du premier trimestre de l’année en cours ?

Mohamed Lahlou : C’est un premier trimestre encourageant. Nous avons assisté à une certaine reprise. L’évolution est différente selon les segments. En pratique, il existe un volume de transactions pour toutes les catégories. Le fait marquant est que les acheteurs se détournent de plus en plus des biens immobiliers anciens, autrefois appréciés. Les gens estiment que le coût d’une remise en état est le même que celui d’un achat neuf. Ce qui fonctionne actuellement et qui est le plus demandé, ce sont les maisons R+2 et R+3 ou de style marocain ; il y a un fort intérêt pour les terrains. Les acheteurs préfèrentconstruction. Pour les prix, il y a une stabilité. Le mouvement de déstockage se poursuit, mais il n’influence pas les prix.

FNH : Nous avons remarqué qu’il y a une multiplication d’immeubles ne contenant que des studios. Comment expliquez-vous le phénomène ?

ML : Les acquéreurs privilégient les logements de petite superficie en centre-ville plutôt que les grands espaces en périphérie. L’intérêt pour les studios s’explique par leur facilité de financement, car les plus souvent, ils affichent des prix inférieurs au million de DH. Ils sont demandés par les primo-accédants. Mais la multiplication des studios a créé de nombreux problèmes, notamment une forte densité dans les immeubles concernés, créant des problèmes de stationnement et d’autres usages dans les parties communes. Sur le plan social, les studios ont attiré une catégorie de clientèle orientée vers la location courte durée. Cela engendrait parfois de la débauche. Ils concurrencent illégalement les hôtels et présentent des risques pour la sécurité. Ce type de location échappe également au fisc. Les autorités, et plus particulièrement l’agence urbaine de Casablanca, veulent remettre de l’ordre. Actuellement, les autorisations de construire fixent le nombre de studios à un maximum de 20 % du nombre total de logements d’un immeuble donné.

FNH : Quelles sont vos propositions pour donner une nouvelle impulsion à l’immobilier ?

ML : Nous avons toujours réclamé une révision de la fiscalité immobilière qui perturbe le marché et impacte le développement du secteur. Il faut revoir les barèmes de TVA. Une réorganisation de l’impôt sur les bénéfices immobiliers (TPI) et de l’impôt sur les terrains non bâtis (TNBT) est souhaitable. En matière d’urbanisme, il est essentiel de lancer des plans de développement de nouvelle génération qui prennent en compte le développement socio-économique du pays. Pour remédier à la rareté des terrains, il convient de favoriser la construction en hauteur.

FNH : Y a-t-il eu un effet des aides au logement sur le marché ?

ML : Les aides au logement n’ont pas eu les effets escomptés. En effet, cette opération connaît des dérapages, car certains promoteurs ont trouvé le moyen de contourner les conditions requises, comme apporter des modifications aux constructions soit par des élévations, soit par des extensions afin d’obtenir un nouveau permis d’habitation. Le gouvernement doit revoir les clauses des aides au logement pour les rendre plus attractives. L’ancienne formule était plus intéressante, elle incitait les promoteurs à adhérer au système.

FNH : Qu’en est-il du segment de l’immobilier professionnel ?

ML : Il s’agit d’une catégorie étroitement liée à la situation économique. Au CFC, la situation s’annonce bonne, ce qui n’est pas le cas ailleurs. On constate également que les acheteurs sont très attentifs à de nombreux critères, comme le niveau d’équipement existant, la proximité des voies de communication et bien sûr la qualité de la construction.

 
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