« Nous voulons montrer que les entreprises peuvent prospérer tout en s’engageant envers la planète », entretien avec Kate Williams

« Nous voulons montrer que les entreprises peuvent prospérer tout en s’engageant envers la planète », entretien avec Kate Williams
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  • Comment est née l’initiative 1% pour la Planète ?

L’initiative est née en 2002 aux Etats-Unis. Yvon Chouinard, fondateur et propriétaire de Patagonia, et Craig Mathews, fondateur de Blue Ribbon Flies, souhaitaient créer un mouvement pour encourager la philanthropie d’entreprise. Eux-mêmes philanthropes, ils souhaitaient inciter les entreprises à reverser chaque année au moins 1% de leur chiffre d’affaires à des associations environnementales.

C’est ainsi qu’est née l’association 1% pour la Planète, aujourd’hui répandue, notamment en France. En 2024, nous regroupons plus de 5 500 entreprises membres à travers le monde, dans 100 pays. Ces entreprises viennent de toutes sortes de secteurs. 80 % d’entre eux sont des petites et moyennes entreprises.

La France, notamment, compte plus de 1000 entreprises membres. C’est le seul pays où une entité différente de l’association mère internationale a été créée. Dans ce cas, le 1% est soutenu par un fonds de dotation.

  • À quoi s’engagent les entreprises membres de 1% pour la Planète ?

Nos adhérents s’engagent à consacrer chaque année au moins 1% de leur chiffre d’affaires au soutien d’associations environnementales, quels que soient les résultats de l’entreprise.

Nous travaillons avec plus de 6 000 associations dans le monde, qui agissent dans 4 domaines : les droits de la nature, la résilience des communautés, une économie juste et la conservation et la restauration de la nature.

Depuis 2002, nos entreprises membres ont versé plus de 600 millions de dollars à des associations environnementales. Notre objectif est d’atteindre 1 milliard de dollars, avec encore plus d’entreprises membres. Nous voulons montrer que les entreprises peuvent prospérer tout en s’engageant pour la planète.

  • Qu’est-ce qui motive les entreprises à rejoindre le 1% pour la planète ?

Plusieurs facteurs jouent un rôle. Tout d’abord, la volonté des entreprises de s’engager en faveur de l’environnement. Mais aussi l’idée que ce type d’action peut être favorable à l’image de l’entreprise et donc à son activité. Et puis l’envie de faire partie d’une communauté active, puisque nous mettons en réseau des entreprises et des associations, organisons des réunions et des événements, partageons des bonnes pratiques, etc.

Les liens établis au sein de la communauté ont également donné lieu à des collaborations entre différents organismes. C’est ainsi que, quelques temps après avoir rejoint 1% for the Planet, la marque de lunettes de soleil SunGod a développé une collaboration avec un autre membre de 1% spécialisé dans le recyclage du plastique. Grâce à ce partenariat, SunGod propose désormais des montures fabriquées à partir de plastique 100% recyclé pour réduire l’impact environnemental de ses lunettes.

  • Comment vérifier que les entreprises qui s’engagent dans la démarche versent les sommes annoncées aux associations ?

Nous avons une procédure de vérification exigeante. Chaque année, les entreprises adhérentes doivent nous fournir leur compte de résultat, accompagné du justificatif de leurs dons aux associations. Nous veillons à ce que ces dons atteignent 1% de leur chiffre d’affaires. Nous veillons également à ce que les organisations soutenues répondent aux critères fixés (association, intérêt général, défense de l’environnement, etc.). C’est à l’issue de cette vérification que les entreprises obtiennent la certification « 1% pour la planète ». Cela nous permet de garantir que nous ne sommes pas utilisés à des fins de écoblanchiment.

Nous sommes très attentifs à cette question de écoblanchiment et à ce titre le projet de directive européenne sur ce sujet nous semble constituer une très bonne nouvelle. En ce qui nous concerne, nous avons des exigences sur la sémantique utilisée par nos membres lorsqu’ils communiquent sur leurs actions philanthropiques, afin que leur discours soit clair et cohérent avec la réalité.

Commentaires recueillis par Camille Dorival

 
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