Captage et séquestration du carbone | Test d’acceptabilité important pour Deep Sky

Captage et séquestration du carbone | Test d’acceptabilité important pour Deep Sky
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Deep Sky, qui a pour objectif d’éliminer des milliards de tonnes de carbone atmosphérique, saura bientôt si le sous-sol québécois est propice à l’enfouissement. La jeune startup montréalaise finalise ses préparatifs pour aller voir ce qui se passe sous terre à Bécancour, où l’attend un test d’acceptabilité sociale.


Publié à 1h38

Mis à jour à 6h00

La dernière année a été surtout marquée par la finalisation d’une ronde de financement de 75 millions – à laquelle a contribué Investissement Québec, le bras financier de l’État québécois. Les travaux sur le terrain devraient maintenant commencer à Deep Sky. La première étape : réaliser de l’imagerie sismique au Centre-du-Québec.

«Ça ne détruit rien et on n’abat pas aucun arbre», affirme son cofondateur et président du conseil d’administration, Frédéric Lalonde, également cofondateur de l’application de voyage. Trémie. Mais encore faut-il aller expliquer de quoi il s’agit. Nous faisons du porte-à-porte pour que les gens comprennent. On ne voit pas cela souvent au Québec. »

En principe, les relevés devraient être effectués au cours du mois de mai. Cette phase devrait durer quelques semaines et chevaucher le mois de juin. Le parc industriel de Bécancour a été ciblé, entre autres, par Deep Sky. Pour y parvenir, nous utiliserons un camion qui heurtera le sol à plusieurs reprises en utilisant des poids très lourds, ce qui peut parfois donner l’impression d’un choc sismique en plus d’être bruyant. C’est la firme Géostack qui a été mandatée par l’entreprise de M. Lalonde.

L’objectif : créer une « maquette tridimensionnelle du sous-sol », précise M. Lalonde. Ceci déterminera la taille des « réservoirs » qui pourraient accueillir du CO2 ainsi que l’imperméabilisation de la roche.

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PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Frédéric Lalonde, co-fondateur et président du conseil d’administration de Deep Sky

Ce travail n’a jamais vraiment été réalisé. Les données préliminaires nous indiquent que Bécancour est la zone la plus propice à l’entreposage. Nous aurons vraiment nos réponses après les études sismiques. Ces données seront également mises à la disposition du monde universitaire.

Frédéric Lalonde, co-fondateur de Deep Sky

Deep Sky analyse également des emplacements en Colombie-Britannique, en Alberta et au Manitoba. L’entreprise souhaite déployer les meilleures technologies de captage du carbone dans l’air et dans les océans avant de le séquestrer sous terre. Supprimer le CO2 L’atmosphère fait partie de l’équation, mais il faut aussi savoir où la stocker, rappelle M. Lalonde.

Preuves à faire

L’entreprise souhaite injecter le gaz dans des aquifères salins, des poches souterraines où se trouve de l’eau salée. À haute pression et au contact des minéraux et de la chaleur, le carbone devrait en principe rester emprisonné pour toujours dans le sol. M. Lalonde est conscient que cette technologie doit encore faire ses preuves, notamment en termes de capacité à être déployée à grande échelle ainsi que de viabilité financière.

Il y aura aussi des travaux à faire sur le terrain à Bécancour. Deep Sky indique avoir déjà rencontré des élus et des autorités locales de la région. Si elle se dit « plutôt favorable » aux ambitions de la jeune croissance en matière de décarbonation, la maire de la municipalité, Lucie Allard, est catégorique : « L’acceptabilité sociale est critique. »

« L’entreprise doit avoir un plan concret pour rencontrer les propriétaires des terrains où elle souhaite réaliser des enquêtes, ainsi que la population », explique M.moi Allard.

Ce qui nous inquiète, c’est que les camions qui sillonnent notre territoire pour les prospections rappellent les épisodes des gaz de schiste. Il faut informer la population que ce n’est pas du tout ça.

Lucie Allard, mairesse de Bécancour

Même son de cloche du côté de la Société industrielle et portuaire de Bécancour (SPIBP). Son président-directeur général, Donald Olivier, trouve le projet intéressant, mais estime également que la balle est dans le camp de Deep Sky.

«C’est l’entreprise qui doit obtenir l’autorisation de chacun des propriétaires des terrains où elle souhaite réaliser des tests», précise M. Olivier. Ce n’est pas une mince tâche. Nous écoutons le projet, mais si nous avons des choix à faire, il est certain que nous opterons pour ce qui a déjà été lancé avec le secteur des batteries. »

En décembre dernier, dans un dossier sur le captage et la séquestration du carbone, La presse avait cité l’avis d’experts qui estimaient que ce mécanisme devait faire partie des outils de décarbonation, notamment pour aider l’industrie lourde (alumineries, aciéries, etc.) où il est difficile de tout électrifier. Ils ont toutefois prévenu qu’il ne s’agissait pas d’une solution magique pour sortir de l’impasse climatique. M. Lalonde en est bien conscient.

Deep Sky en bref

  • Co-fondée en 2022 par Frédéric Lalonde et Joost Ouwerkerk
  • Président-directeur général : Damien Steel
  • Investisseurs : Investissement Québec, OMERS Venture, Fonds technologies climatiques de la Banque de développement du Canada
  • Siège social : Montréal
 
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