analphabète, il peine à remplir ses formulaires en ligne

analphabète, il peine à remplir ses formulaires en ligne
Descriptive text here

Une sexagénaire qui vient tout juste d’apprendre à lire et à écrire vit un « stress continu » puisqu’elle doit remplir des documents en ligne plutôt que de parler à quelqu’un pour obtenir des services essentiels de la vie quotidienne.

Prendre rendez-vous avec son médecin est devenu un parcours du combattant pour Claude Babin, qui a décidé d’affronter son analphabétisme à 47 ans, après avoir abandonné l’école à 13 ans.

“C’est compliqué, tout est devenu tellement difficile”, a déclaré l’homme de 60 ans. C’est un stress continu. Je ne peux pas le remplir moi-même car si je me trompe, j’ai peur des conséquences qui pourraient en découler.

S’il peut encore compter sur son cousin ou sur son groupe d’alphabétisation populaire qui l’aident dans ses démarches, cela n’enlève rien au sentiment d’impuissance qui s’empare de lui dès qu’il se retrouve confronté à des formulaires en ligne.

« J’ai essayé d’appeler plusieurs fois, mais je me suis heurté à un mur. Lorsque j’ai appelé, j’ai reçu des boîtes vocales avec des choix. C’est trop compliqué pour moi», a-t-il souligné lors d’un discours prononcé lundi pour interpeller les gouvernements.

>

>

PHOTO FOURNIE PAR RGPAQ/CAROLINE DUFOUR

Claude Babin aux côtés de Céline Retg, responsable de la défense collective des droits du RGPAQ et Martine Fillion, présidente du RGPAQ.

Pas le seul

Le résident de Saint-Hyacinthe n’est pas le seul à se retrouver dans cette situation. De nombreuses personnes analphabètes ont des difficultés à solliciter les services dont elles ont besoin.

«On a des gens qui ne voient plus leur médecin depuis qu’ils ont pris rendez-vous sur Clic santé», a illustré Cécile Retg, responsable de la défense collective des droits au Regroupement des groupe populaire en littératie.

Au Québec, un adulte sur cinq âgé de 16 à 65 ans est considéré comme « peu alphabétisé », un sujet qui demeure tabou même si plusieurs personnes s’en cachent encore.

Pour M. Babin, la prise de conscience s’est faite lorsqu’il a eu un document à signer pour son club de cyclisme.

« Mon manager m’a dit : « fais un X pour savoir que c’est toi qui as mis ton nom ». Cela m’a fait mal. Beaucoup», a admis celui qui a été déclaré invalide du travail à l’âge de 20 ans en raison de son analphabétisme.

Le numérique, mais pas à tout prix

Claude Babin ne souhaite qu’une chose : que le passage au numérique soit simplifié pour des gens comme lui.

« Les formulaires contiennent beaucoup de jargon administratif », a expliqué Mme Retg. Le formulaire en lui-même n’est pas simple, puis il y a des annexes, il faut fournir des pièces d’identité, des justificatifs, ce n’est pas forcément facile.

Elle fait partie de ceux qui s’élèvent pour exiger que les gouvernements maintiennent des alternatives au numérique.

« Peu importe combien nous formons les gens, le virage numérique évolue si rapidement que les gens sont toujours un peu en retard, nous devons donc maintenir les services en personne », a-t-elle insisté.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV ANPG rapporte de nouvelles avancées dans l’exploration du bloc offshore 15
NEXT Planifier la continuité des activités en couple