Message d’avertissement d’Eric Germis aux entrepreneurs biterrois en difficulté

Message d’avertissement d’Eric Germis aux entrepreneurs biterrois en difficulté
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Le président du tribunal de commerce de Béziers, Eric Germis, tient à promouvoir le CIP, le dispositif de prévention des difficultés des entrepreneurs mis en place en novembre dernier. Ceci alors que certains indicateurs annoncent une période compliquée pour les patrons locaux.

« Nous devons atteindre les entreprises suffisamment tôt. » Éric Germis, le président du tribunal de commerce de Béziers, s’est donné pour mission de sensibiliser le plus possible les patrons biterrois à la nécessité d’agir de manière préventive en cas de difficultés. Et mieux, en cas de signaux annonçant des difficultés. « Nous parvenons à trouver des solutions dans 75 % des cas lorsque les entreprises s’engagent dans la prévention. Mais seulement dans 5% des cas pour les démarches collectives », se souvient-il. Par prévention, on entend le lancement d’une conciliation, par exemple, ou un mandat ponctuel.

En novembre dernier, en partenariat avec la CCI, elle a lancé le « Centre d’information sur la prévention des difficultés » (CIP). Ce dispositif permet aux entrepreneurs de bénéficier d’un diagnostic de leur situation et d’un accompagnement adapté si nécessaire. Le tout dans le cadre de rendez-vous confidentiels et gratuits.

Parmi ces 12 entreprises de l’ouest de l’Hérault qui ont déjà bénéficié du CIP Béziers, la moitié ont été orientées vers des procédures collectives (sauvegarde, redressement, liquidation) ; l’autre vers des mesures de médiation, des partenaires de négociation ou de conseil (comptable).

« Quand les petites difficultés s’accumulent… »

En cas de cessation de paiement, « lorsque les actifs disponibles ne permettent pas de faire face aux dettes exigibles »il ne reste que 45 jours pour réagir : “Au-delà, nous sommes effectivement dans une procédure collective.” D’où la nécessité de sensibiliser les entrepreneurs en amont. Mais quand? C’est la question. “Lorsque de petites difficultés s’accumulent, les comptables peuvent repérer des anomalies et alerter, mais la démarche ne peut être initiée que par la personne.”

Et cette prévention semble d’autant plus nécessaire dans un contexte économique dégradé. « Nous constatons, de manière générale, une baisse du chiffre d’affaires. A cause de l’inflation, les ménages consomment moins. C’est une vague qui affecte toute l’économieanalyse Éric Germis. Avec l’augmentation du coût des matériaux et des prix de l’énergie, si on n’est pas suffisamment structuré financièrement, on se retrouve vite en difficulté… » Au sein du ressort de son tribunal de commerce, l’évolution du nombre de procédures collectives n’est cependant pas explosive : de janvier à mars 2024, il y en a eu 103, contre 89 sur la même période en 2023. Une hausse de 16 % environ.

Une explosion du nombre d’injonctions à payer

« Ce qui m’inquiète le plus, depuis le début de l’année, c’est l’évolution de la propriété intellectuelle, les injonctions à payer, un indicateur qui annonce des difficultés à venir ». Ainsi sur les trois premiers mois de l’année, ils étaient 497 alors qu’ils n’étaient que 296 sur la même période en 2023. Soit un bond de 70% ! Le déclenchement d’une IP entraîne cependant un suivi…

Le message d’Eric Germis est donc clair : « N’attendez pas ! Un retard de paiement, ce n’est pas anodin, cela peut cacher un problème et là il faut demander de l’aide… En France, on ne parle pas d’échec, on n’ose pas parler d’une spirale difficile et c’est pour ça qu’il faut des mains tendues ».

12 entreprises reçues depuis le lancement en novembre dernier

Depuis son lancement à Béziers à l’automne dernier, le CIP a reçu 12 entreprises dans le cadre de ses entretiens du jeudi : 12 entreprises représentant 52 salariés et plus de 7,5 M€ de chiffre d’affaires. Dans 84 % des cas, ils provenaient du secteur du commerce et notamment du commerce de proximité (prêt-à-porter, épiceries…) puis du BTP (8 %) et des services (8 %). Le bâtiment est plus représenté depuis février. Dans 67% des cas, ces sociétés sont des SARL ou EURL. Et ce ne sont pas forcément des structures récentes. 42% d’entre elles existent depuis plus de 10 ans et 26% entre 5 et 10 ans. Ce ne sont pas non plus des toutes petites entreprises : 42 % ont un volume d’activité générant plus de 500 000 € de chiffre d’affaires.

Le CIP propose des rencontres en présence d’un comptable en activité, d’un avocat en activité et d’un ancien juge. Cet entretien est gratuit et confidentiel. Cela a lieu jeudi. Prochaines dates : 25 avril, 30 mai, 27 juin, 25 juillet, 26 septembre. Contact : 04 99 51 53 80. [email protected]
 
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