dernière étape de la réforme du marché de l’électricité

dernière étape de la réforme du marché de l’électricité
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Limiter la hausse des prix de l’électricité tout en protégeant les investissements dans les énergies décarbonées : tel est l’objectif du texte qui porte la réforme européenne de l’électricité et qui sera examiné ce jeudi par les députés. Il a déjà fait l’objet d’un accord mi-décembre entre les négociateurs des États membres et du Parlement européen et doit maintenant recevoir le feu vert définitif des Vingt-Sept.

La réforme vise à amortir les factures individuelles. Jusqu’à présent, les prix de gros de l’électricité dépendaient du coût de la dernière centrale utilisée pour équilibrer le réseau, principalement les centrales à gaz : le marché s’est donc envolé en 2021-2022 à l’unisson du prix du gaz.

Énergie : les factures de gaz vont encore augmenter malgré la baisse spectaculaire des prix

Sans modifier structurellement ce fonctionnement, le texte encourage les contrats d’achat d’électricité de longue durée à un prix décidé à l’avance (PPA) entre un producteur d’électricité et un industriel ou un opérateur le revendant aux particuliers, afin de lisser l’impact de la volatilité des prix du gaz sur factures. Les États peuvent exiger des fournisseurs d’électricité au détail qu’ils utilisent des PPA pour réduire leur exposition à la volatilité du marché de gros.

De leur côté, les PME peuvent se regrouper pour souscrire à un PPA. Les États sont incités à mettre en place des systèmes publics de garantie pour couvrir les risques de crédit des entreprises souscrivant à ces contrats, mais peuvent restreindre leur soutien aux énergies renouvelables.

Interdiction de couper l’électricité aux consommateurs jugée « vulnérable »

Les individus obtiennent également un nouveau droit. Il sera désormais interdit de couper l’approvisionnement en électricité aux consommateurs jugés « vulnérable » ou dans une situation de « précarité énergétique « . Ils auront également droit à un « ccompteur intelligent » pour contrôler leurs dépenses, et augmentations unilatérales des prix des contrats « prix fixe » sera interdit.

L’Europe aura un marché de l’électricité socialement équitable », s’est félicité, mi-décembre, l’eurodéputé socialiste Nicolas Gonzalez Casares, rapporteur du texte.

Production d’électricité protégée et décarbonée

Par ailleurs, tout soutien public aux investissements dans la production d’électricité décarbonée (renouvelable ou nucléaire) lancés après 2027 devra passer par défaut par « contrats pour différence » (CFD) à un prix garanti par l’État – ou « des régimes équivalents ayant les mêmes effets ». Dans le mécanisme CFD, si le prix du marché de gros auquel le producteur d’électricité vend ses électrons est supérieur au prix garanti par le contrat, il doit restituer cette recette supplémentaire à l’État. Mais si le prix descend en dessous, c’est l’État qui verse une compensation au producteur d’électricité : une manière d’offrir plus de prévisibilité aux investisseurs du secteur.

Comment la France profite du marché européen de l’électricité

Les centrales existantes pourront bénéficier de ces contrats à prix garantis en cas d’investissements destinés à augmenter leurs capacités ou à prolonger leur existence, y compris les sites nucléaires comme l’a obtenu Paris après d’âpres négociations. L’Allemagne s’y opposait farouchement, craignant la concurrence de l’électricité française rendue plus compétitive grâce à un soutien public massif.

L’accord final offre la possibilité de prix stables et représentatifs des coûts (de production), et nous donne les moyens d’assurer un financement à long terme de la transformation de notre système électrique » en valorisant à la fois les énergies renouvelables et l’atome civil, estime Agnès Pannier-Runacher, alors ministre de la Transition énergétique.

Ces CFD doivent cependant respecter les règles européennes en matière d’aides d’État, sans distorsions de concurrence, et le niveau des prix doit refléter le coût des investissements. Les États pourront redistribuer les revenus des CFD aux consommateurs finaux (ménages et industriels), ou les utiliser pour financer des investissements et des dispositifs de soutien réduisant leurs factures.

Une situation de crise » peut être déclenché

Par ailleurs, en cas de flambée durable des prix, les États membres pourront – à la majorité qualifiée et sur recommandation de la Commission européenne – déclencher « une situation de crise » au niveau de l’UE, pour une durée maximale d’un an. Cela permettra alors aux États d’adopter des mesures de type bouclier de prix pour protéger les ménages et les entreprises vulnérables. Et les consommateurs désireux de réduire leur consommation lors des pointes de consommation quotidiennes pourraient être rémunérés par les gestionnaires de réseaux.

Le texte pose plusieurs conditions pour déclarer une crise : des prix moyens sur le marché de gros 2,5 fois plus élevés que les cinq années précédentes et atteignant au moins 180 euros/MWh, ou si les prix de détail augmentent brutalement de 70 % et restent à ce niveau pendant plusieurs mois. .

Prix ​​de l’électricité : la facture a augmenté pour plus de 70% des entreprises depuis février

Établir des capacités de réserve

LE ” mécanismes de capacité » permettre aux Etats de rémunérer les capacités inutilisées des centrales électriques pour garantir la continuité de leur activité et éviter de futures pénuries d’électricité.

Plusieurs pays ont souhaité s’exonérer des contraintes écologiques prévues (limites d’émissions de CO2), notamment la Pologne, soucieuse d’appliquer cet outil à ses centrales à charbon.

Finalement, au grand désarroi des ONG environnementales, une dérogation est accordée sous conditions jusqu’en 2028 aux centrales fossiles très polluantes construites avant 2019.

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Enfin, plusieurs pays ont souhaité s’exonérer des contraintes écologiques prévues (limites d’émissions de CO2), notamment la Pologne, soucieuse d’appliquer cet outil à ses centrales à charbon. Finalementau grand désarroi des ONG environnementales, une dérogation est accordée sous conditions jusqu’en 2028 aux centrales fossiles très polluantes construites avant 2019.

(Avec l’AFP)

 
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