« Ma première mesure si j’étais au pouvoir serait… un test de français obligatoire pour les étudiants de l’enseignement supérieur »

« Ma première mesure si j’étais au pouvoir serait… un test de français obligatoire pour les étudiants de l’enseignement supérieur »
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Si le philosophe et politologue Vincent de Coorebyter (ULB) était élu aux prochaines élections et avait ainsi la possibilité d’exercer le pouvoir, la première mesure qu’il ferait serait d’imposer un test de français à l’entrée dans tous les enseignements supérieurs. Pas seulement un test d’orthographe ou de syntaxe, mais surtout un test de lecture et de compréhension de textes. Car, juge-t-il, la maîtrise de la langue française et la capacité à tirer parti d’un texte écrit, à en saisir le sens et les nuances, sont dramatiquement faibles en Belgique francophone alors même que ces compétences sont indispensables pour réussir n’importe quel type d’études.

Cette maîtrise insuffisante de la langue française chez de nombreux étudiants expliquerait en partie le taux d’échec massif que l’on observe en première année. Le professeur des universités de l’ULB en a tiré la preuve de la rencontre qu’il a eue avec des collègues de l’UCLouvain qui avaient constaté qu’une proportion importante des mauvaises réponses à l’examen médical d’entrée étaient simplement dues à une mauvaise lecture des déclarations…

Toutefois, ce test ne serait pas éliminatoire. “L’objectif n’est pas d’exclure les élèves en difficulté : cela serait socialement injuste, car la maîtrise de la langue d’enseignement est fortement liée au niveau socioculturel des parents.déclare Vincent de Coorebyter. L’objectif est de détecter les étudiants en difficulté et de leur proposer, à l’issue de l’examen, une remédiation intensive, qui pourrait s’accompagner d’un certain allègement par rapport au reste du programme de première année.

Cette remédiation devrait-elle être rendue obligatoire pour les étudiants n’ayant pas réussi l’examen et doit-elle ensuite être validée par un minimum de réussite ? Par souci de cohérence, Vincent de Coorebyter est favorable à cette double obligation. “D’abord parce que les enjeux sont importants pour la poursuite des études et pour la vie professionnelle.il déclare. Deuxièmement, voire surtout, parce que la remédiation non obligatoire n’est suivie que par un très petit nombre d’étudiants, qui ne sont pas toujours ceux qui en ont le plus besoin.

Le philosophe est bien conscient que ce test ne se justifie que parce que les jeunes sortant du secondaire ont trop de lacunes dans leur maîtrise du français. “Le vrai remède serait de réformer en profondeur l’enseignement obligatoireconcède-t-il. Mais c’est un paquebot difficile à manœuvrer.»

 
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