Le premier actionnaire de la banque espagnole Caixabank détenait auparavant 2,69% de l’opérateur téléphonique via sa holding d’investissement Criteria Caixa.
Le groupe bancaire La Caixa a annoncé lundi avoir porté sa participation dans Telefónica à 5%, au cœur de vastes manœuvres depuis l’arrivée surprise à l’automne de la société saoudienne STC au capital du géant espagnol des télécoms.
La Caixa, premier actionnaire de la banque espagnole Caixabank, détenait jusqu’à présent 2,69% de l’opérateur téléphonique via sa holding d’investissement Criteria Caixa, selon les données publiées sur son site Internet.
Cette participation a été portée à « 5 % du capital » de l’opérateur, indique sans plus de précisions le groupe bancaire dans un communiqué transmis lundi soir à l’organisme de surveillance boursier espagnol (CNMV).
Il renforce l’actionnariat espagnol de Telefonica, à un moment charnière pour le géant espagnol de la téléphonie, présent dans 12 pays, dont le Brésil, l’Allemagne et le Royaume-Uni.
En septembre, le groupe semi-public Saudi Telecom Company (STC), numéro un des télécommunications en Arabie Saoudite, a annoncé l’acquisition de 9,9% de l’opérateur espagnol (4,9% en actions et 5% en produits). dérivés) pour 2,1 milliards d’euros.
Cette opération surprise a suscité l’inquiétude au sein du gouvernement espagnol, qui a à son tour annoncé mi-décembre l’acquisition de 10% de Telefonica par l’État, via la Société publique de participations industrielles (SEPI).
SEPI, sortie du capital de Telefonica en 1997, a acquis dans ce cadre une première tranche de 3% du capital du géant de la téléphonie fin mars. Cette participation devrait être augmentée au cours des prochains mois.
Le gouvernement espagnol de gauche a justifié cette opération par l’importance « stratégique » de Telefonica, notamment dans le domaine militaire, le groupe offrant des services de télécommunications à l’armée espagnole.
Ces manœuvres financières interviennent alors que Telefónica prévoit de supprimer 3.400 postes sur les 16.500 que compte le groupe en Espagne (soit un peu plus de 20% des effectifs) d’ici 2026, afin d’augmenter sa rentabilité.
Confronté à un endettement lourd, le groupe suscite des inquiétudes sur ses finances en raison de la hausse des taux d’intérêt en 2023.