Le masculinisme tisse sa toile au Luxembourg

Le masculinisme tisse sa toile au Luxembourg
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Alors que les voix des femmes se libèrent, un mouvement réactionnaire et antiféministe prend actuellement de l’ampleur : le « masculinisme ». Ses partisans estiment que les hommes ont tout à perdre dans l’émancipation des femmes. Sur les réseaux sociaux, TikTok notamment, de nombreuses vidéos circulent appelant à se méfier des femmes. Chez nos voisins français, les spécialistes estiment à sept millions le nombre de personnes qui publient, commentent ou réagissent à des contenus sur ce thème.

« Nous sommes dans une génération d’hommes fragiles, d’hommes ‘bêta’, les femmes sont aujourd’hui plus ‘alpha’ que les hommes. C’est un putain de problème”, raconte l’une de ces vidéos, repérée par nos confrères de Franceinfo. D’autres vidéos stigmatisent les femmes, avant tout « intéressées par l’argent », ou donnent des conseils pour se prémunir contre celles qui s’habillent trop peu…

Le Luxembourg est-il également confronté à ce phénomène ? «Nous avons constaté une augmentation des propos antiféministes ces dernières semaines», confirme Claire Schadeck, chargée de projet au CID Fraen an Gender. Ils apparaissent notamment dans les commentaires qui accompagnent les articles de presse.

Pour Gabrielle Antar, directrice politique du Conseil national des femmes du Luxembourg, le masculinisme « n’est rien d’autre que la misogynie ». “Le sexisme existe toujours au Luxembourg et nous nous efforçons de le combattre”, insiste-t-elle, faisant référence à une récente enquête de l’OGBL Egalité sur la question.

Selon cette étude dont les résultats ont été dévoilés en 2022, près d’une femme sur deux (46%) se déclare victime de sexisme sur son lieu de travail (blagues innocentes, sous-entendus risqués, faux compliments, etc.) et près de deux sur deux dix femmes (19%) déclarent avoir été victimes de harcèlement sexuel.

Pour Walid Megharbi, manager consultant à l’association infoMann, les masculinistes profitent de la puissance des réseaux sociaux : « On voit fleurir des influenceurs, des gourous qui ‘expliquent’ aux hommes comment retrouver leur virilité… Cependant, le processus de la domination conjugale par la force ou par des mécanismes psychologiques fait toujours souffrir la personne dominée.

L’asbl combat les stéréotypes via des posts sur les réseaux sociaux ou via des campagnes de sensibilisation sur le terrain, notamment dans les écoles, « où l’on assiste à un retour aux schémas traditionnels, dans lesquels l’homme est le chef de famille » et la femme reste. à la maison pour s’occuper des enfants. Lorsque ce modèle est imposé, cela pose évidemment problème.

La violence domestique en hausse

En 2022, la police est intervenue 987 fois pour des violences conjugales, soit un chiffre en hausse de 7,2% par rapport à l’année précédente. Le rapport annuel du Comité de coopération entre professionnels dans le domaine de la lutte contre les violences fait état de 1.832 victimes en 2022 (+6% en un an), dont 60% de femmes.

 
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